Igor (je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé).
Igor, donc (oui, j'ai dû vous le présenter).
Enfin, Igor (peu importe).
Igor avait ce matin (ou hier matin) une idée.
Et ce n'est pas toutes les minutes qu'Igor a une idée.
C'est dire pour tous les matins.
Hélas, Igor n'avait pas le temps de l'exploiter.
Nom d'un chien, s'est-il dit.
Pourquoi Igor pestait-il ?
Car il avait tout simplement peur de perdre son idée (non, pas de l'oublier, question mémoire, Igor est un crack).
Il l'a donc soigneusement mise dans sa poche.
Et hop, voilà Igor en route.
Tout guilleret, le type.
Bien sûr, Igor a fini par égarer son idée (il a changé de pantalon et, en le posant sur une chaise, ledit pantalon s'est retrouvé les pieds en l'air et patatras, l'idée la tête en bas a glissé sur le pavé).
Qu'Igor l'ait cherché, on s'en moque et c'est une longue histoire sans rebondissement alors on s'arrête là.
Mais l'idée, elle, est partie se promener.
Assez fière de sa toute nouvelle liberté.
Qui lui faisait même perdre un peu de cohérence.
Que voulez-vous, la joie, c'est parfois comme ça.
Un grand désordre.
Le chat d'Igor s'est retrouvé nez à nez avec l'idée toute exaltée.
Il l'a croquée.
Evidemment.
La suite est étrange.
Concernant le chat.
Qui s'est mis à ressembler à Igor.
Comme deux gouttes d'eau.
Depuis lors, Igor doit donc cohabiter avec un autre lui-même.
Ce qui n'est pas bien facile.
Car en réalité, le voilà en deux.
Ici et là.
Et entre les deux, il n'y a pas l'épaisseur d'un papier à cigarette.