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Explicite

Publié le 18 février 2012 par Insideamerica

Explicite

Comme ce panneau posé à l’entrée d’un hôtel, l’abondance de signalisation et d’avertissements en tout genre dans les espaces publics américains confirme à nos yeux que décidément, les américains sont de « grands enfants » qu’il s’agit d’éduquer en permanence. « Fais pas ci »« fais pas ça » : règles de bon sens et conseils de bonne conduite sont ici clairement affichés à chaque pas, comme un mode d’emploi de la vie en société. Par exemple, si une clôture signale implicitement à un français que son franchissement n’est pas souhaité, l’interdiction ne semble pas valide aux yeux d’un américain si elle n’est pas doublée d’un panneau « No Trespassing » (ne pas franchir). De même, le risque de se faire voler sa voiture en pleine rue dans un quartier sensible ne semble pas apparaître clairement aux yeux d’un américain sans panneau « park at your own risk » (garez-vous à vos risques et périls).

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Pour un français, la plupart de ces avertissements sont débilisants, une atteinte à notre intelligence, ou créent un sentiment de danger disproportionné (« ce doit être vraiment très dangereux s’ils mettent un panneau »). Selon les préjugés, ils nous font voir la société américaine au mieux comme immature, au pire comme paranoïaque et ultra-policière.

La réalité est que la culture américaine est une culture de l’explicite, une culture forgée par le mélange des cultures et où la vie en société ne peut supporter l’ambiguïté du « sens commun ». La judiciarisation du système américain n’est pas la cause, mais la conséquence de cette culture où des migrants de toutes origines ont dû rapidement apprendre à vivre selon des règles communes, exprimées clairement pour tous.

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L’affichage omniprésent dans la rue reflète cette culture de façon visible. Mais c’est dans la pensée et dans le language qu’elle transpire le plus fortement. Au risque d’offenser la fierté nationale française, le fait est qu’il existe plus de mots pour exprimer l’amour en anglais qu’en français… Mais les américains ne connaissent pas la moitié du registre d’intonations et d’adverbes qui viennent moduler le verbe français pour exprimer le non-dit, l’implicite d’un amour fervent (j’aime passionnément) ou d’une simple préférence (j’aime bien).

Depuis Boileau, les français savent que « ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement ». En discutant avec un américain, assurez-vous aussi que « les mots pour le dire arrivent aisément » !


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