En 1956, sortait sur les écrans un film de Jean Renoir, connu des cinéphiles et que le grand public a pu redécouvrir il y a quelques années lorsqu'il est passé à la télévision : Elena et les hommes. La distribution était éblouissante : En tête, Ingrid Bergman, somptueuse, suivie de très près par Jean Marais et Mel Ferrer ; une pléiade d'artistes entourait ces trois monstres sacrés, dont Juliette Gréco.
Cette "comédie historique" qui se situe dans le Paris de la Belle Epoque retrace la vie d'une princesse polonaise en exil, Elena, dont l'une des principales caractéristiques est de porter chance aux hommes qu'elle rencontre. C'est ainsi que le compositeur Lionel lui devra sa réussite mais le général Rollan, militaire directement inspiré du Général Boulanger, s'il succombe aux charmes de la princesse, ne parviendra pas à prendre le pouvoir comme il le désirait, ni à retenir la belle qui finira par tomber dans les bras d'un séduisant aristocrate, amoureux d'elle depuis leur première rencontre.
Sous ses allures de souriant divertissement, ironique et léger, ce film n'en est pas moins une réflexion sur le mirage du pouvoir et la sentence finale, humoristique et vaguement désabusée, résonne comme l'écho lointain d'un monde où rien finalement n'était grave ou désespéré et qui a disparu à jamais : "La dictature a bien peu de chance dans un pays où les choses de l'amour prennent une telle importance"...
Voici la fin du film, la chanson interprêtée par Juliette Gréco.