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Vers le roman IV bis

Publié le 09 mars 2008 par Filippo Zanghi
Soyons clairs.
J’ai envie de décrire mon avenue, mon locatif, les buissons, le container bleu foncé où on jetait les bouteilles (le verre blanc, le verre brun, le verre vert), les terrains autour de la serre d’Albert Pittet Fleurs, le raccourci interdit vers le collège et ce qu’il y avait derrière les taillis, où je ne suis jamais allé, mais qui avait sans doute déjà la saveur de l’indistinct (savoir seulement qu’il y avait de petites maisons ou des ateliers avant le mur anti-bruit).
J’ai envie et je n’y arrive pas. Forcément: pourquoi nier le fossé qui sépare le langage du réel, alors que je m’en accommode si bien quand il s’agit d’écrire le cheminement du grand-père dans une île mythologique? Je m’échine des heures sur les bacs en ciment qui bordent l’allée du stade; j’ai acheté un livre sur la flore de Lausanne et de sa région; très souvent, j’ai failli chercher pour de bon la thèse dont on m’avait parlé, d’une biologiste qui a travaillé sur… je ne sais plus... les mauvaises herbes de la vallée du Flon, ou de ce qu’il en reste; j’ai acheté aussi Comment ça tient? et La Maison de A à Z et le volume La Gestion de chantier de la collection "Guide des métiers du bâtiment": treillis soudés, moellon, granulats…
Mais ça ne tient pas debout. C’est un mur qui ne ressemble à rien et je vais droit dedans…
J’avais noté, dans un des premiers messages du blog, l’importance de tenir pour caduc le monde des personnages, même celui d’Alex. Quelle naïveté! La caducité, c’est le refrain du curseur intermittent de tous mes documents Word! Et je mesure chaque jour davantage l’éloignement de l’avenue et de la pelouse et du magasin de boguets et de cette cour d’école à l’ancienne que je traversais et qui n’était pas ma cour.

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