Pierre Bonnard; Fondation Beyeler, Bâle;Exposition du 29 janvier 2012 au 13 mai 2012

Publié le 21 février 2012 par Lauravanelcoytte

Bonnard dans le jardin, George Besson, 1942 - Photo: © Archives Besson, Besançon

La Fondation Beyeler consacre une rétrospective à Pierre Bonnard, l'un des peintres les plus fascinants de l'art moderne.Le commissaire de cette exposition est Ulf Küster, conservateur à la Fondation Beyeler."Le tableau est une suite de taches qui se lient entre elles et finissent par former l’objet, le morceau sur lequel l’oeil se promène sans aucun accroc." Pierre Bonnard

Pierre Bonnard, remarquable coloriste, cherchait à exprimer toutes les perceptions sensorielles à l'aide de la couleur. Ses sujets de prédilection concernaient le plus souvent son environnement personnel.

Avec soixante toiles appartenant à des musées et à des collections privées du monde entier, l'exposition présente les célèbres scènes de baigneuses, des vues de son jardin, des représentations de la vie quotidienne ainsi que l'animation des rues parisiennes. Le public est invité à découvrir l'ensemble de sa création, depuis ses débuts dans le cercle des Nabis jusqu'à ses oeuvres tardives de plus en plus colorées et de plus en plus abstraites, en passant par les travaux qu'il a réalisés dans l'environnement du symbolisme et de l'impressionnisme.

Né à Fontenay-aux-Roses près de Paris, Bonnard a surtout peint dans les demeures qu'il a occupées et dans ses ateliers-logements parisiens. La plupart de ses toiles ont vu le jour dans sa maison "Ma Roulotte" de Vernonnet en Normandie (de 1912 à 1939) et dans la villa "Le Bosquet" au Cannet sur la Côte d'Azur (de 1927 à 1947) ainsi que dans les jardins qui les entouraient. Ce cadre éminemment personnel lui a livré des configurations et des stimulations propices à ses compositions chromatiques, en même temps que ses sujets de prédilection. Il y restera fidèle sa vie durant, tout en en variant considérablement la représentation. Marthe, sa maîtresse puis son épouse à partir de 1925, a été en l'occurrence son modèle favori. Ce mariage mit fin au ménage à trois entre Bonnard, Marthe et Renée Monchaty – modèle, muse et maîtresse du peintre depuis 1918 — qui se donna alors la mort.

Au-delà de tous les "ismes" du début du XXe siècle, Bonnard cultiva son propre style, celui d'un "autre art moderne" qui devait beaucoup au classicisme français et ne remit jamais en cause la figuration. C'est avec remarque esprit de suite qu'il a bousculé les limites traditionnelles entre les genres pour assurer à chacun d'eux un développement nouveau. Il a créé des natures mortes fort peu conventionnelles, incluant des êtres humains et des animaux vivants. Le paysage avec la description d'une "nature sauvage" s'oppose sur ses toiles au paysage urbain animé de Paris. Quant à ses tableaux d'intérieurs, il y fait alterner la représentation intime de la femme à sa toilette et des vues de salle à manger bourgeoise.

L'exubérance de ses couleurs, parfois franchement incandescentes, l'a rapidement distingué des impressionnistes. À la différence de ces derniers attachés à saisir l'instant, c'est la durée et la mémoire des choses que Bonnard peignait dans son atelier. À travers ses compositions chromatiques, il a su rendre de façon extraordinaire l'impression générale d'un espace tel que peut le percevoir l'oeil humain, une vision très différente de celle d'un objectif photographique. Ce qui lui tenait le plus à coeur était de représenter par la couleur toutes les impressions sensorielles.
http://www.moreeuw.com/histoire-art/exposition-bonnard-ba...

cf. aussi/

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