DU 18 JANVIER 2012
Pour les superstitieux ou les nostalgiques, le passage à un certain nombre de tirage aurait pu susciter pas mal de remouds. Difficile de faire une impasse sur cette série de nombre fétiche pour les malagasy et qui fut il n’y a pas longtemps des séries de numéros incontournables pour un certain parc automobile. Le journal Madagascar Matin vient de passer le cap du 777ème numéro, le tirage d’aujourd’hui étant la 778 ème parution. Ironie du sort, ou pure hasard, la une du numéro 777 avait l’incongruité de contenir en gros titre le nom de l’ancien président Ravalomanana juste en dessous du numéro de la parution !
Bien sur, il est évident que ce n’était que purement fortuite mais les gens d’esprit n’ont pas manqué de relevé l’insolite de la « chose » dans élan d’humour. Car vu les circonstances, faire le parallèle avec l’insistance abrasive de l’ancien président à rentrer saupoudrée, à chaque occasion, d’annonce tonitruante pour une arrivée imminente ; difficile de ne pas flasher sur pareille coïncidence.
Et pur hasard du calendrier également, ces exercices de protection à l’aéroport international d’Ivato effectuées par les éléments de la gendarmerie nationale hier, qui n’ont pas manqué d’émouvoir plus d’un et confortant l’idée pour d’autres d’une probable réception musclée lors d’un éventuel retour du sieur Ravalomanana en terre malagasy. Car il a été mainte et mainte fois martelé que ce dernier est sous le coup d’une condamnation et qu’il sera remis aux mains de la justice en cas de « réapparition ». La justice malagasy qui n’arrive pas à se retrouver pour le moment avec ce bras de fer entre le Syndicat des magistrats de Madagascar ou SMM et les tenants du pouvoir. Au SMM d’annoncer à l’issue de son assemblée générale du lundi le maintien d’une grève générale sans service minimum ainsi que le maintien de ses revendications, dont le départ du ministre de la sécurité intérieure. Service minimum à exclure ! Eh bien, la Grande île va faire chauffer quand même sa locomotive sans les hommes de la justice. Et qui vivra verra…
Pour la population, il n’y pas grand-chose à faire pour palier à pareil situation si ce n’est le renforcement de l’auto-défense, la démocratisation des Dina, la poursuite des jugements populaire, bref, continuer comme avant pour se prémunir des agressions diverses et des erreurs induits par les corruptions des entités étatiques censées la protéger. Il semble bien loin les temps où les biens et les personnes pouvaient être considérés comme sécurisés, les faits divers de ces dernières semaines ne rassurant aucunement avec les assassinats, les attaques, les accidents, les exécutions et les règlement de comptes, les kidnappings -et la liste est longue – qui se perpètrent ici et là sans qu’il y ait des représentants des forces de l’ordre qui arrivent à s’y opposer ! Quel triste sort pour la populace !