Magazine Humeur

Développement et vitalité de l'Eglise (12)

Publié le 23 février 2012 par Hermas

 

A
insi, comme les saints, (les âmes simples) sentent et même pressentent avec le sens du Christ (1 Cor. 2, 16) les nouvelles nécessités que d’autres sont incapables de connaître, et, poussées par la charité qui les presse, elles apportent, au temps opportun, le remède adapté. « Le cœur du sage comprend le temps et ses exigences » (Ecl. 8, 5), alors que le sot, par la dureté même et l’insensibilité de son cœur, confond tout. Concevant la vérité divine comme si elle était prisonnière des moules de la pensée d’une époque et l’Eglise catholique comme si elle était “confinée” aux exigences d’un lieu et d’un temps, il tend constamment à introduire un déséquilibre entre les réalités vivantes qui évoluent continuellement et les concepts qui, appelés à servir de normes directrices, demeurent stationnaires et comme pétrifiés (1).

La piété fervente, en revanche, suit les intuitions du cœur, les impulsions sûres et les instincts de la vie chrétienne, elle sait s’adapter à toutes sortes de conditions, pour se faire toute à tous. Elle renouvelle de la sorte le progrès de la discipline, et avec lui celui de la saine doctrine. C’est ainsi qu’elle en renouvelle les splendeurs lorsque l’Esprit-Saint intervient solennellement par les organes authentiques du Magistère, produisant ainsi une grande effervescence de la piété et une rénovation générale de la vie chrétienne (2).

_______________ (1) « L’évolution doctrinale peut proposer de nouvelles questions et, par là même, de nouvelles conclusions. Quand l’Apôtre recommande d’éviter de profanes vocum novitates, il ne se réfère pas à ces nouvelles expressions, qui n’ont rien de profane et qui sont la naturelle efflorescence de l’esprit théologique. Ceux qui comprennent en quoi consistent la vie du dogme et l’évolution de la théologie ne mettront pas ces assertions en doute » (Cf. P. Gardeil, o.p., Le donné révélé et la théologie, 1910, p. 151).

(2) Jean V. Bainvel, La théologie catholique au XIXème siècle, 1904, intro. P. XIV.


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