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Hong Kong Mysteries: Chapitre 7

Publié le 10 mars 2008 par Fred Boot

Résumé: Le mystérieux Lau, après avoir fait la connaissance dans les quartiers de Kowloon d'une adolescente prénommée Jade et d'un ancien équarrisseur du nom de Bocho, vient de s'enfuir précipitamment devant l'arrivée de Li Shun et Zhen Juan venus de Chine Populaire pour le retrouver. Le Prof, un brigand au visage rapiécé accompagné de l'horrible vieille Chouette, désirant en savoir plus sur cet homme décide de suivre ces derniers.
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CHAPITRE VII
Deal au mobile
La pluie tombait toujours, fine et persistante. Une pluie qui ne lavait rien, qui semblait au contraire marquer plus profondément les murs sales, et qui formait une couche capiteuse et noirâtre sur les trottoirs.
Protégés de ces trombes estivales et de la mini tourmente, Juan et son frère discutaient à l’entrée même du Printemps Bleu. Peu habitués à la ville et à son conglomérat de rues sinueuses et de routes superposées, ils étaient incertains sur la direction à prendre pour rejoindre au plus vite leur hôtel.
À cet instant, quelqu’un fonça brutalement dans Shun.
« Eh dîtes, restez pas plantés comme ça juste devant la porte ! », lança le Prof.
Il releva in extremis celui contre lequel il venait de buter.
« Ohla, restez avec nous mon vieux ! Je ne vous ai pas fait mal, j’espère ?
-Non, c’est bon. L’incident est clos.
-Vous devriez pas rester là, c’est un conseil. Vous bouchez le passage.
-C’est bon j’ai dit, l’incident est clos ! »
Le Prof, qui durant la conversation avait gardé son horrible sourire, fit un salut de la tête.
« Dans ce cas, je vous souhaite une bonne soirée. Au plaisir de vous revoir très vite !
-Oui, c’est ça, oui… »
L’homme au visage tan gram s’éloigna suivi de la Chouette.
« Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?, demanda la vieille femme. On les interroge pas ? On en reste là ? »
Le Prof sortit de sa poche un portefeuille de cuir. La Chouette ne put s’empêcher de s’esclaffer : « Bien vu ! T’as piqué le larfeuil du grand niais ! Doit y avoir un peu de fric, regarde vite !
-Ce n’est pas pour l’argent que je l’ai pris. Ce n’est pas ma façon de procéder, tu le sais bien. Attends un instant… »
Le voleur examina l’intérieur du portefeuille. Il sentit au premier abord un objet longiligne : une clé USB. Il continua son examen et trouva finalement plusieurs cartes de visite portant le même nom : Li Shuan.
« Voilà, on connaît l’identité de notre victime maintenant. »
Le Prof ouvrit son téléphone portable et composa le numéro inscrit sur la carte. Une voix lui répondit en mandarin. Il choisit de parler dans la même langue.
« Monsieur Li, vous ne me connaissez pas mais j’ai une bien bonne nouvelle à vous annoncer !
-Qui est à l’appareil ? Que voulez-vous ?
-J’ai retrouvé le portefeuille que vous avez perdu !
-Le portefeuille que j’ai per… ? »
Durant une seconde, le timbre de l’homme se fit plus ténu. Puis une voix de femme le remplaça.
« Bon, on va tout de suite arrêter ce petit jeu, sale pickpocket !
-Pickpocket, mais pickpocket honnête Madame ! Je me propose de vous rendre l’objet car je vois bien qu’il comprend des choses auxquelles son possesseur pourrait être attaché !
-Vous êtes le type à sale gueule qui accompagnait la vieille dans le restaurant, n’est-ce pas ?
-C’est juste.
-Pourquoi nous contacter ? Vous pourriez laisser le portefeuille par terre et en rester là.
-Disons que je suis moi aussi intéressé par l’ami que vous cherchez. »
Il y eut une pause de quelques secondes.
« Nous avons peut-être des choses à nous dire en effet… Nous avons besoin, disons, d’un coup de main de la faune locale.
-Mes services peuvent aller au-delà du simple vol, madame, lança le Prof sombrement.
-Nous voulons juste lui mettre la main dessus, rien d’autre !, se hâta de répondre la femme. Shun vous attendra demain soir à 5 heures au New World Center. Il y a là-bas un restaurant Japonais, « Au délice d’Edo ». C’est assez fréquenté pour éviter les coups fourrés, on se comprend bien ?
-Parfaitement. La vieille dame me représentera, car j’ai de nombreuses obligations, vous comprenez… »
Juan ne répondit pas et coupa la communication. Elle se tourna furieuse vers son frère.
« Imbécile ! Te faire voler ton portefeuille ! Avec la clé en plus ! Tu ne pouvais pas faire un peu plus attention ?
-Je suis désolé, Juan, je…
-Ah ta gueule ! Tu me fais honte parfois. Quand je pense que tu es l’aîné et l’homme en plus ! Bon, rentrons. »
Ils s’éloignèrent sans remarquer derrière eux l’individu qui avait entendu le lieu et l’heure du rendez-vous ainsi que la mésaventure qui venait de toucher le frère et la sœur. Bocho, car c’était lui, était sorti discrètement du Printemps Bleu et les avait tranquillement espionnés.
Ravi, il regarda les deux silhouettes au loin se fondre dans la foule et le rideau de pluie. Il savait à qui pouvait profiter toutes ces informations. Restait à trouver le moyen de le contacter…


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