J'ai ressorti récemment de mes placards un recueil de poèmes de Victor Hugo publié à l'occasion du bicentenaire de sa naissance (en 2002 car ce siècle avait deux ans), que m'avait offert ma grand-mère. Je ne me lasse décidément pas de ces vers qui m'ont beaucoup marquée. Parmi ceux qui me touchent le plus en ce moment, ceux qu'il a écrit après la mort de sa fille, comme le fameux Demain dès l'aube, mais aussi Trois ans après et Veni vidi vixi dont voici quelques extraits.
Il est temps que je me repose ;
Je suis terrassé par le sort.
Ne me parlez pas d’autre chose
Que des ténèbres où l’on dort !
Que veut-on que je recommence ?
Je ne demande désormais
A la création immense
Qu’un peu de silence et de paix !
J’ai fait ce que j’ai pu ; j’ai servi, j’ai veillé,
Et j’ai vu bien souvent qu’on riait de ma peine
Je me suis étonné d’être un objet de haine
Ayant beaucoup souffert et beaucoup travaillé
Pourquoi m’appelez-vous encore ?
J’ai fait ma tâche et mon devoir.
Qui travaillait avant l’aurore,
Peut s’en aller avant le soir.
Puisque l’espoir serein dans mon âme est vaincu ;
Puisqu’en cette saison des parfums et des roses,
Ô ma fille ! j’aspire à l’ombre où tu reposes
Puisque mon cœur est mort, j’ai bien assez vécu