Dans notre quête hebdomadaire sur le travail dominical, faute de nouvelles fraîches, nous publions deux avis de citoyens, très intéressants en ce qu'ils développent des arguments différents mais concordants.
Le premier est celui d'une femme qui élève seule son enfant, et qui, si on écoute les arguments de l'UMP, serait susceptible de faire ses courses le seul jour où elle n'est pas soumise aux horaires de boulot et d'école :
« Je réagis vivement à votre article sur l'ouverture des magasins du dimanche. En effet, étant très proche d'un supermarché en banlieue agenaise, je suis encore stupéfaite qu'on autorise ce genre de liberté dans un coin de France où le tourisme n'est pas roi, au détriment du repos hebdomadaire.
Une mesure qui sous-entend un chantage à l'embauche, qui fait pression auprès des collectivités locales en prétextant un quelconque apport supplémentaire aux petites communes concernées. En réalité, on cède surtout aux sirènes du pouvoir de l'argent et non à celles du service rendu à la population. L'argent doit servir et pas asservir : on semble l'oublier. Le bon sens échappe à certains mais pas à tout le monde, c'est évident. Le sens du profit est toujours au service des mêmes, la situation économique indique qu'il faut se serrer les coudes. Alors qu'on permet toujours aux mêmes de s'engraisser sans aucun état d'âme. Un boulanger, un boucher ou un fleuriste feront toujours ce qu'ils ont toujours fait, car les habitudes d'achat correspondent à l'offre d'un certain service, et c'est très bien ainsi. Donc, qu'on défende ces gens-là me paraît juste. Sans compter que sur la région agenaise, on peut aller acheter lessive et mouchoirs de n'importe quel côté sans beaucoup de difficulté, alors pourquoi rajouter le dimanche ? Moi-même je travaille 5,5 jours sur 7 et me débrouille dans la semaine en élevant seule un enfant.
Dans les conversations, on n'entend jamais personne se plaindre de ne pas trouver un magasin où faire les « courses » ; sans oublier le développement des « drives ». Il me semble que trouver des places en maison de retraite est un plus grand souci pour bon nombre de familles, et cette politique de l'autruche de la part de nos élus de tous bords commence à agacer. Du coup, on passe à côté du sujet, et on dit « tiens si on ouvrait les supermarchés le dimanche ? », en espérant peut-être que nous allons nous relever la nuit pour y aller ! Oui ? Mais avec quel argent au fait ? »
« Pour ceux qui seraient tentés de croire une seconde fois au candidat Sarkozy , voici sa première mesure s'il est réélu :
« Si les Français m'accordent leur confiance, la première mesure que je mettrai en œuvre sera de poursuivre les assouplissements déjà réalisés en matière d'ouverture dominicale des commerces pour vous permettre de vous adapter à l'évolution des modes de vie » .
En ce qui me concerne, voilà un sujet sur lequel je n'ai aucune hésitation, je suis contre à 100% .
Le seul argument raisonnable qui puisse être avancé pour justifier un tel recul c'est l'augmentation du pouvoir d'achat.
Mais dans ce cas, est-ce que l'on ne prend pas le problème à l'envers ?
En effet si les salariés étaient rétribués correctement afin de pouvoir vivre de leur travail, ils ne seraient pas obligés d'accepter tout et n'importe quoi.
Si certains ne souhaitaient pas que leurs millions deviennent des milliards, les salariés pourraient avoir une vie de famille correcte.
Car que va-t-il se passer si le travail du dimanche est généralisé ?
Et bien notre société qui est déjà bien malade va se détruire encore un peu plus.
Imaginez un couple dont le mari travaille la semaine et qui est au repos le dimanche, avec sa femme qui se verra dorénavant obligé de travailler le dimanche.
Que va-t-il se passer ?
On ne se voit plus, on ne se parle plus, les enfants n'ont plus de vie de famille.
Combien de divorces en plus ?
Et pour ces enfants qui seront laissés à l'abandon le week-end, combien vont venir gonfler les chiffres de la délinquance ? (...) »