Lu au Musée Bonnard

Publié le 28 février 2012 par Lauravanelcoytte
  • 1909 - Choc du Midi. Bonnard découvre les couleurs du Midi : "J’ai eu, dit-il, un coup des mille et une nuits. La mer, les murs jaunes, les reflets aussi colorés que les lumières"

  • 1912 - Achète une maison à Vernornet dans l’Eure "Ma Roulotte"

  • 1924 - Rétrospective de son œuvre à la Galerie Druet à Paris

  • 1926 - Achat de la Villa "Le Bosquet" au Cannet

  • 1928 - Exposition particulière à New-York, chez Hauke

  • 1934 - Exposition à Londres à la Galerie Reid et Lefevre

  • 1938 - Derniers séjours en Normandie, à Trouville

  • 1939 - Se retire au Cannet, où il passera la guerre

  • 1942 - Mort de Marthe, son unique compagne

  • 1945 - Derniers séjours à Paris

  • 1947 - 23 Janvier, mort de Pierre Bonnard au Cannet.

Il repose au cimetière Notre-Dame-des-Anges.
 


  

Pierre BONNARD (1867-1947) est sans conteste un des plus importants peintres français de la première moitié du XXème siècle, et pourtant, il ne connaît pas l'importance que tous s'accordent à reconnaître à un BRAQUE, MATISSE et à fortiori, à un PICASSO.


La tentation est forte de ne voir en lui qu'un peintre solitaire, joyeux, éblouissant, mais sans importance décisive pour juger du cheminement progressif de l'art de notre temps. "Je ne suis d'aucune école, je cherche uniquement à faire quelque chose de personnel".
Cette indépendance innée est pour lui essentielle à la réalisation de l'œuvre tant il semble n'avoir peint que pour le bonheur de peindre.
BONNARD par son art d'allusion et du souvenir poétique, est donc un précieux, comme un MALLARME ou un PROUST. Farouchement indépendant, il a trouvé son propre chemin, en photographiant avec bonheur le quotidien.
C'est à COROT que font penser ses tous premiers paysages par l'harmonie des tons clairs et la délicatesse des valeurs. Puis très vite, dès 1890, il appartient au groupe des Nabis qui hante le milieu si brillant de la Revue Blanche. C'est auprès de VUILLARD, DENIS, VALLOTTON, ROUSSEL, que le jeune BONNARD malgré la relative exiguïté du choix des sujets traités par l'artiste, trouve le terrain d’élection à l’épanouissement de sa vocation picturale. Portraits, scènes d'intérieur, scènes de rue, BONNARD, semble alors, en concentrant sa recherche sur quelques rares sujets, mettre toute son énergie sur les moyens picturaux à mettre en œuvre : il use d'une liberté spatiale en renonçant au rendu traditionnel de la profondeur et en optant pour une superposition de plans qui s'étagent selon le procédé des artistes nippons. Il crée des œuvres sans lien vis-à-vis du sujet et les soumet au principe décoratif.


La peinture de chevalet n'est pas tout. Comme tous ses amis nabis, il rêvait d'un art pénétrant tous les secteurs de la vie qui le mena à réaliser des paravents, vitraux, céramiques, projets de meubles. Mais surtout BONNARD fut le premier des nabis à s'intéresser à l'affiche. Depuis la première France-Champagne qui s'étalait sur les murs de Paris en mars 1891, jusqu'à celle pour les Ballets russes en 1914, BONNARD réalisa une quinzaine d'affiches. Mais bien d'autres projets restés dans ses cartons, permettent de mesurer l'étendue du champ d'investigation de BONNARD, tout à fait caractéristique du mouvement nabi et qui relève de l'art dit "moderne", celui du XXème siècle, contrairement à l'idée souvent émise d'une rupture entre la période nabi et le parcours ultérieur de l'œuvre.
Il traverse ensuite une période sombre durant laquelle il peint des intérieurs ou des scènes de rues nocturnes qu'il construit en bruns et noirs ; seule une lampe ou un visage éclaire l'ensemble. Un parcours parfois difficile puisque le doute le rongea durant la période la première guerre. Une crise d'autant plus forte qu'il était victime du climat intellectuel créé par le cubisme. Le risque était de se tourner vers le passé et de revenir purement et simplement aux reflets des Impressionnistes.
Je me suis remis à l'école. J'ai voulu oublier tout ce que je savais, je cherche à apprendre ce que je ne sais pas. Je refais mes études depuis les principes, depuis l'a.b.c. et je me défie de moi-même, de tout ce qui m'avait tant passionné, de cette couleur qui vous affole...
BONNARD se met définitivement en marge des principaux courants du modernisme pour ne vivre uniquement que sa passion périmée de la peinture. Il en résultera la synthèse éblouissante, caractéristique de son génie, entre le fondu de la lumière, les nuances infinies des tons chauds et des tons froids, et la trame interne d'une architecture complexe dont l'un des moyens est la perspective à plusieurs niveaux.
Les révolutions les plus profondes, enseigne NIETZSCHE, se font sur des pattes de colombes. BONNARD abolit toute hiérarchie, ouvre des possibilités inouïes en rythmant ses bandes abstraites de couleur, en organisant sa composition de manière afocale et centrifuge. - pour commencer un tableau, disait-il, il faut qu'il y ait un vide au milieu - en décalant vers les bords les figures et les objets, qui se brisent et s'enfuient mais dont nous percevons, au-delà de l'espace représenté, la partie invisible et son aura mystérieuse.
C'est la vision proche et mobile où l'œil s'identifie à ce qu'il dévoile ou suggère, dans le flux de la sensation ou de la mémoire. Parfois au contraire, dans la suite de ses intérieurs, il cherche à suspendre le temps, à montrer ce qu'on voit quand on pénètre soudain dans une pièce d'un seul coup. Il ne peut s'assujettir au châssis, au cadre fixé d'avance dont BRAQUE et MATISSE tirent encore l'incitation première.

BONNARD
a besoin pour peindre d'une surface fluide, disponible, orientable je travaille toujours sur une toile libre, d'un format plus grand que la surface choisie pour peindre, ainsi je puis modifier. Ce procédé m'est utile, surtout pour le paysage. Dans tout paysage il faut une certaine quantité de ciel et de terrain, d'eau et de verdure, un dosage des éléments que l'on ne peut pas toujours établir au départ
De même, dans son dessin, qui cueille à vif la sensation, la ligne se démultiplie pour n'enserrer jamais.

Biographie

  • 1867 - Naissance le 3 octobre à Fontenay-aux-Roses

  • 1875 - Etudes à Paris aux lycées Louis-le-Grand et Charlemagne

  • 1885 - Bachelier es-lettres. S’inscrit à la faculté de droit

  • 1887 - S’inscrit à l’académie Julian

  • 1888 - Licencié en droit

  • 1888 - Bonnard adhère au cercle des "Nabis"

  • 1889 - Est reçu à l’école des Beaux-arts. Fait la connaissance d’Edouard Vuillard

  • 1891 - Présente 5 tableaux en 4 panneaux décoratifs au Salon des Indépendants

  • 1893 - Rencontre une jeune femme de 24 ans, Marie Bonson, qui lui dit s’appeler Marthe.

  • 1896 - 1ère exposition particulière chez Galerie Durand

  • 1900 - Bonnard se concentre sur la peinture aux flexions colorées. Il se rend à Venise, source de vision et du sentiment moderne

  • 1903 - Il expose au 1er salon d’Automne

  • 1906 - 1ère exposition particulière de Bonnard à la Galerie Bernhein-Jeune, qui le prend sous contrat

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