TRIBUNE LIBRE DE JULIEN TEIL
Le journal Le Monde, via un de ses blogs, se plaint de la remise en cause légitime de leurs écrits concernant les évènements en Syrie. En effet, depuis le début du conflit, la majeure partie des prétendus crimes attribués à Assad sont communiqués par l’OSDH (Observatoire Syrien des Droits de l’Homme), une organisation très mystérieuse. Face aux commentaires des lecteurs sur Facebook qui accusent Le Monde de mentir, un des blogs du journal a publié un article pour reprendre les mauvais-penseurs et offrir ainsi le chemin de la vérité..
A la lecture de cet article, on peut y voir un signe de victoire : Le Média du pauvre (internet) dérange le complexe militaro-journalistique jusque dans ses lignes.
Mais c’est surtout la conclusion de l’article qui est surprenante puisqu’elle nous apprend poliment que le journal ne se permettrait aucune censure mais au contraire serait dénué d’idéologie et offrirait des observations se basant sur des faits avérés :
“Quelle réaction peut avoir notre rédaction ? L’idée n’est pas de censurer à tout va ce que nous estimons être faux : après tout, la critique des médias est salutaire lorsqu’elle se fonde sur des questions et un dialogue argumenté, permis notamment par le nouvel outil que sont les réseaux sociaux.
Mais sur le cas de la Syrie, nous pouvons tout de même mettre en garde nos lecteurs face à cette profusion de contre-vérités. Notre ligne éditoriale, dégagée de toute idéologie, ne varie pas : la volonté de rendre compte de ce que les journalistes indépendants observent en Syrie, en se fondant sur des faits avérés.”
Prenons donc le journal au Pied de la Lettre et attendons leur réponse au message que je leur ai laissé :
Peut être connaitrons-nous enfin la nature de l’OSDH ? Cette organisation dont on sait très peu de choses et à propos de laquelle j’ai écrit qu’elle était liée à la NED et la FIDH – ce qui était une erreur, il s’agit en fait du CDF (Comité pour la Défense des Droits de l’Homme en Syrie)-
Thierry Meyssan a quant à lui écrit qu’il s’agissait d’une organisation liée aux frères musulmans, ce qui est probable. Mais ce n’est pas tant la nature de l’organisation qui importe tant mais plutôt les crimes qu’elle impute à Bachar Al Assad et qui permettent d’introduire le concept d’interventionnisme au nom des droits de l’homme, le tout sur des faits non-documentés.
Dans le cas Libyen, les médias avaient dans leur grande majorité repris les allégations des 6000 morts à Tripoli (AFP) et des mercenaires de Kadhafi (France 24). Or depuis, j’ai été en mesure de prouver que ces allégations étaient soient infondées, soient purement fausses. 30 minutes de vidéo sur mon site internet suffisent à prendre connaissance de ces faits : www.laguerrehumanitaire.fr
Ces allégations furent tout de même prises au sérieux par le Conseil des Droits de l’Homme qui a initié le processus institutionnel à l’encontre de la Libye. La FIDH, la NED (National Endowment for Democracy) et U.N Watch ont coordonné cette procédure en soutenant le discours de Sliman Bouchuiguir (affilié à la FIDH) lors de la 15ème session spéciale du Conseil des Droits de l’Homme. Ce discours reprenait massivent la propagande précédemment faite par les médias.
Malgré l’extrême gravité d’une telle procédure, ces mêmes organisations ont tout de même tenté de la reproduire lorsque Radwan Ziadeh, le responsable de l’organisation financée à la fois par la NED et la FIDH pour la Syrie a fait un discours comparable (clic) à celui de Bouchuiguir à l’encontre de la Libye . Soyons donc pragmatique et demandons au journal Le Monde de répondre à nos questions légitimes quant à l’OSDH et aux faits qu’il avance.
Julien Teil
Note : l’article du Monde est disponible ICI