1 + 1 = rien.
1 + 1 = plus rien...
Autour tous ces autres,
ces "1 + 1 font nous", ces 1 + 1 font deux,
deux en un, un pour deux, deux c'est tout.
Eux.
Notre 1 + 1 à côté,
notre 1 + 1 = rien.
Tout autour ces 1 + 1 = tout = "moi + toi" = "moi dans toi" = "nous".
"Nous",
toi + moi c'est quoi déjà ?
Ni "nous",
ni toi, ni moi, ni toi et moi, ni foi, ni joie.
Ces 1 + 1 qui font "nous" tout autour de nous,
qui sont trop "nous" autour de nous,
cassez-vous !
Barrez-vous ! Lâchez-nous !
Laissez-nous...
Tout autour de nous qui ne sommes ni "nous",
ni deux, ni Un, ni rien.
1 contre 1.
1 moins 1.
Zéro.
Nous...
1 + 1 = 0.
1 ôté de 1.
Toi ôtée de moi.
Rien, plus rien en somme.
Somme vide, ensemble vide, soustraction de vides.
De deux vies.
Zéro mot.
Zéro regard, zéro frôlement.
Emotion zéro. Emoi zéro. Ni toi ni moi.
Duo d'état-civil,
vide de tout le reste,
le reste essentiel, le reste vital.
Vide de vie.
Somme négative.
Il s'encombre d'elle, elle s'encombre de lui.
Ils s'encombrent de désamour. D'eux.
Eux, nous, toi moi.
Regarde-nous
encombrés de nous, encombrés d'indifférence.
Lassés.
Blasés.
Encombrés de temps, trop de temps.
De trop de temps passé.
Sans "demain" comme eux, rien que trop de temps passé.
Un + Une = Zéro,
notre mathématique à nous...
C'était hier, ou avant-hier.
Ils sont restés longtemps à la terrasse de ce café, dans la cohue des vacanciers, au bord de cette rivière.
Dans cette petite ville festivalière où ils étaient venus s'échouer.
Et ils restaient ainsi parce qu'ils n'avaient plus envie de rien, et que se perdre ici valait mieux que le risque du tête-à-tête.
Ils venaient là échouer leur mathématique à eux...
(Photo : Abracadabra15, "Ombre héroïque d'un couple". © zPhoto.fr)