Magazine

Il a fallu rentrer. Après une petite journée chez Ee-ve....

Publié le 03 mars 2012 par Fabrice @poirpom
Il a fallu rentrer. Après une petite journée chez Ee-ve....

Il a fallu rentrer. Après une petite journée chez Ee-ve. Pantalon cargo, pompes de rando, t-shirt auréolé de sueur, poignée de main franche, sourire banane. Le mec déboule lundi matin au Petit Jardin, chez Ree-Lo et Andrea. leur posada affiche complet pour le soir.

Mais on connait un mec installé dans le coin depuis un bout d’temps. Il vient d’ouvrir sa posada.

Ee-ve. Un 4x4 tartiné de poussière.

Il est à moitié à moi. Le mien m’a lâché il y a huit jours. Faut qu’j’fasse un peu gaffe sur la route.

Doux euphémisme. Trois bons quarts d’heure de grimpette viroleuse méchamment accidentée. Au milieu de la verdure du parc de Mochima. Une route qui ferait bander n’importe quel motard sain d’esprit. Et les autres aussi. des nids de poule larges comme des impacts d’obus, des effondrements réguliers de la voie, des traînées de déchets qui dégueulent sur la route, des caillasses en pagaille… Space Mountain tropical.

Quand j’aurai un peu de blé, me paierais un p’tit 250 trial. P’tite bécane légère et maniable pour ce genre de route

RoZémi, qui a vite la gerbe en bagnole est sauvagement agrippée à la portière et ne sourit qu’en serrant les dents. Marilou déblatère des âneries vitesse Grand V, comme d’hab’; et Jou-Jou, calé à l’avant, tape la discute avec Ee-ve qui la joue piano piano avec le 4x4 à moitié à lui.

Il ne faut pas plus de dix minutes pour tomber amoureux du mec. Et l’accent marseillais, là, à huit mille bornes du premier pastis potable, c’est un P’tit Jésus en culotte de v’lours.

J’suis ingénieur hydraulique à la base. Mais j’ai dû faire ce boulot-là deux ans. Après j’ai tout lâché. J’ai appris la menuisierie. J’trouvais çà plus sympa.

Menuisier, pour les vacances, il allait voir son frère. Qui faisait le tour du monde en bateau. Donc chaque petite quinzaine de break se passait quelque part dans le monde, selon le trajet du frère. Un jour, le rendez-vous était au Venezuela. Et Ee-ve est tombé amoureux. Du pays et d’une femme. Alors il est resté.

RoZémi ne sourit plus eet ouvre la fenêtre. Elle tiendra le coup. Mais respirera très fort jusqu’au bout.

Un jour, Madame est partie. Alors Ee-ve s’est mis à tourner dans le pays, trouver un coin. Il est arrivé aux Altos de Sucre, sur les hauteurs de Mochima.

Il a trouvé le spot. Il a acheté le terrain. Il y a huit ans. Depuis, ce fou furieux de la truelle a construit, de ses mains, sa posada. Le Balcon Caribeño. Sept années de taff de chien pour caler, en haut d’une montagne, une bicoque qui divise le rythme cardiaque par deux dès qu’on y met les pieds. L’endroit rêvé pour un amoureux du traitement de texte.

À l’abri du monde. Avec vue sur le Monde.


Retour à La Une de Logo Paperblog

Dossier Paperblog