Je vous imagine avec de gros yeux et je vous rassure : nous n’allons pas parler sexe.
Nous allons parler de fesses (et plus particulièrement des miennes).
Mais ça ne sera pas du tout sexy, je vous préviens : ça sera médical !
Dans une semaine, à cette heure-ci, je serai sur la table d’opération.
Et c’est carrément l’angoisse, parce que c’est ma première anesthésie générale.
Ce n’est rien de grave, je vous rassure.
Mais je souhaitais vous en parler parce que vous serez peut-être concerné un jour.
C’est très courant, mais totalement tabou : et oui, dès qu’on touche au cul cul personne n’en parle !!
Il y a quelques semaines, une sorte de bosse est apparue au niveau du coccyx.
Un truc assez douloureux qui m’empêchait de m’assoir ou de dormir sur le dos.
Au bout d’une dizaine de jours, la bosse est toujours présente, mais en plus elle semble humide.
Et là c’est la panique.
Je déboule aux urgences les plus proches (et j’ai bien fait).
Le médecin urgentiste entre dans la chambre… Une bombe atomique de médecin, tout droit sorti de Grey’s Anatomy.
Il me dit « Votre visage m’est familier, nous nous sommes déjà rencontrés, non ? »
Je tente de sourire et lui réponds « Non non et vu que ce que je vais vous montrer, je ne pense pas que vous ayez envie de me revoir… »
Me voilà donc, culotte baissée, à montrer mes fesses suintantes à un beau médecin.
Un très grand moment de solitude, vous vous en doutez…
Le diagnostic lui prend une demi-seconde.
Il me dit que ce n’est rien de grave, juste un kyste pilonidal, que je dois me faire opérer de suite, qu’il s’agit d’une chirurgie du type dévastatrice, qu’on va me laisser un trou de 10 cm dans le dos…
Et il quitte la pièce.
Là, tu as le choix entre tomber dans les pommes, vomir ou être tétanisé.
J’ai opté pour la dernière possibilité.
Je suis restée seule, sans voix, et les jambes flageolantes.
On m’a conduit voir le chirurgien, et personne ne m’a rien expliqué en chemin.
Tu as des milliards de questions qui se bousculent dans ta tête, tu tentes de te rappeler des mots employés et surtout tu n’y comprends RIEN !
Le chirurgien me reçoit dans bureau : un petit bonhomme habillé tout en blanc et en mocassins blancs (un look de coiffeur pour messieurs si vous voyez le genre).
Re-belote : on baisse la culotte et on montre ses fesses.
J’ai eu ma dose d’humiliation pour les mois à venir, c’est bon !
Et voici la belle histoire :
Il s’agit donc bien d’un kyste (donc une boule de pus) que l’on appelle pilonidal.
Pilonidal ça me faisait pensé à pilosité… et c’est tout à fait ça !
C’est un truc génétique, que tout le monde a, mais qui ne se développe pas de la même façon pour tout le monde.
Une accumulation de cellules, poils et tout qui s’est formé alors que je n’étais qu’un embryon (merci papa, merci maman !!!).
Comment ça se soigne ?
Bah ça se soigne pas, ça s’enlève…
Et c’est là que la phase gerboulade arrive…
On t’enlève le kyste, on gratte un peu l’os pour être sûr qu’il n’y ait rien et on laisse le trou ouvert…
Oui oui, tu as bien lu : on ne referme pas avec des fils ni rien.
Pour éviter les récidives, on laisse la plaie ouverte et une gentille infirmière viendra me changer le pansement tous les jours.
Je vais donc passer 3 semaines à plat ventre… Bonheurrrrrrr
Si des âmes charitables passent dans mon coin, j’accepte toute aide pour lavage et démêlage de cheveux, manucure et soins visage à domicile !
Vous l’aurez donc compris, je vais être un peu au ralenti pendant les premiers jours.
Je vous prépare des petits articles en amont pour que vous ne vous sentiez pas délaissés.
Et je donnerai des nouvelles de l’hôpital sur la page Facebook et Twitter (oui oui, ils ont le Wifi… Au moins UNE bonne nouvelle !)
Bon, je pense que je me suis bien humiliée et que j’ai totalement cassé le mythe de la blogueuse beauté.
Vous pourrez colporter un ragot croustillant pendant vos dîners mondains… « Tu sais quoi ? Poulette a une boule de poils collée au coccyx ! »
Si au moins ça peut servir à dédramatiser la situation et à rassurer ceux qui verront ce truc leur pousser derrière, c’est tout benef !
Je vous tiens au courant de la suite évidemment !!
(Et je n’oublierai pas de dire si le joli urgentiste vient me faire un coucou…)