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Faux Commentaires vs « les éditeurs sont tous des pourris »

Publié le 05 mars 2012 par Paumadou

A la suite de l’article sur la guerre des commentaires, quelqu’un dont je tairais le nom puisque cette personne a fini par effacer ses messages m’a adressé via Twitter ceci:

les faux commentaires n’ont que peu d’impact sur les ventes et il faut accepter les imperfections du système.
entre les faux commentaires et le système injuste de l’édition traditionnelle, le choix est simple pour moi.

Que de contre-vérités !

Alors détaillons :

Les faux commentaires n’ont que peu d’impact sur les ventes : FAUX

Les faux commentaires boostent la note du livre, le rendent « populaire » et font remonter le livre des profondeurs du classement pour le mettre en haut de page… ce qui a pour effet de pousser à la vente:

  1. parce que le livre est immédiatement visible
  2. parce que le lecteur croit qu’il est réellement populaire
  3. parce que les commentaires lui disent que le livre est bon !

Mais si le livre ne l’est pas, il finira par descendre… en octobre, le livre qui est tombé à cause de ça a mis un bon mois pour se faire descendre par les critiques du public (le système a ses imperfections, effectivement, un mois, ça en fait des ventes et des lecteurs déçus, jouer avec les faux commentaires, c’est abuser des imperfections et aux US, c’est d’ailleurs la chasse aux auteurs qui pratiquent ce genre de choses, méfiance donc si vous l’utilisez !)

D’ailleurs, des ebooks de « marketing » l’expliquent très bien et visiblement le mot circule (regardez la page 1 du top 100 des ventes, vous en trouverez plusieurs exemples qui ont surgit comme ça, tous la même semaine, c’est quand même bien étonnant)

Il faut accepter les imperfections du système : FAUX

Ce n’est pas parce que le système a des imperfections qu’il faut l’accepter, au contraire. Faire remonter ce genre de pratique (illégale, je le rappelle) permet de réduire ses imperfections et de rendre le classement plus « honnêtes » pour les clients : Amazon se fiche bien des auteurs, eux, ils ne veulent pas perdre de clients. Des clients mécontents sont des clients perdus, Amazon traque ce genre de pratique aussi bien dans le domaine du livre qu’ailleurs…

Et je ne dis pas ça parce que Petits Meurtres descend doucement au classement, je m’y attendais depuis deux mois (je m’étonne tous les jours qu’il y soit encore), ne vous en faites pas pour moi, je vais très bien, j’ai des projets par dessus la tête et je ne m’en fais pas pour mes ventes à moi. Mon but est de séduire un public dans la durée, pas d’avoir une minute de gloire éphémère d’un top des ventes.

C’est soit les faux commentaires, soit l’édition traditionnelle : euh… WTF ?

Encore une comparaison complètement idiote et déplacée : les éditeurs traditionnels ont parfois aussi ce genre de pratique (reluquez un peu les commentaires des bouquins H. à l’eau de rose), et ce n’est pas parce qu’on est auto-édité qu’on est forcément « puni » par Amazon et relégué au bas du classement!

J’ai l’impression que cette remarque a été écrite par une personne qui pense que l’auto-édition est forcément contre le système éditorial « classique ».
Soit parce que l’injustice de l’édition traditionnelle n’a pas sélectionné les glorieux textes de cet auteur, soit parce qu’il y a une sorte d’injustice à ne pas avoir de public quand on est auto-édité.

Tout le monde sait que les éditeurs n’ont pas à se battre du tout pour ressortir dans les classements de vente, ça non !
C’est pour ça qu’ils ne matraquent pas les journaux de pub, ni les critiques de bouquins et encore moins les émissions de télé avec leurs auteurs souriants ! Ils ne dépensent pas un rond pour se faire connaître du public, rien, tout leur tombe dans le bec tout cru !  (ce paragraphe était évidemment ironique, je précise vu que ces derniers temps beaucoup de nouveaux venus sur ce site n’intègre pas la dimension fortement ironique de mes écrits Wink )

Bref, si les éditeurs ressortent en haut du classement, c’est parce qu’ils y mettent les moyens en toute légalité (même si on peut dire que c’est magouille et compagnie, rien ne vous empêche d’entrer dans leur jeu et leur système, ce n’est pas bien compliqué et ça se joue pas forcément au niveau de votre texte…)

Certes en auto-édition, vous n’avez pas les moyens de Gallimard ou de Hachette ! C’est une évidence, mais vous avez la possibilité de faire bien des choses pour qu’on parle de vous, qu’on ait envie de vous lire, qu’on achète et commente vos livres ! (outre le fait d’écrire correctement évidemment)
Créez de l’intérêt pour votre prose (blog, twitter, facebook) c’est le meilleur moyen de vendre votre livre. Ecrivez plusieurs livres, car un seul livre ça ne fait pas sérieux pour un auteur et ne se vendra pas, restez accessible, ouvert, c’est le meilleur moyen de vous faire des « amis » (lisez donc How I sold 1million ebooks in 5 months de John Locke ! C’est un des meilleurs livres de marketing pérenne qui existent pour les ebooks, et ça va vous dégommer vos idéaux sur le monde rêvé de l’auto-édition !)

J’y suis bien arrivée moi ! Oui, ça m’a pris des mois ! Oui, ça m’a pris du temps ! Oui, j’ai ragé, désespéré pendant presque six mois sans rien vendre ou presque !
Mais je pense que les gens, avec qui j’ai pu tisser des liens pendant ces mois, ont participé à cette petite réussite. Sans compter tout ceux qui me lisent sans jamais commenter, que je ne connais donc pas, mais dont je n’ignore pas la présence ici, sur Facebook, sur Twitter, sur Pinterest même maintenant (oui, excellent ce site) et ceux qui ont acheté mes livres.

(attention, à partir d’ici, je vais envoyer des fleurs, ça va être
larmoyant, bisounours et rose-bonbon,
vous êtes prévenus ! Razz )

Faux Commentaires vs « les éditeurs sont tous des pourris »

Bref, ce n’est pas le chemin le plus facile, mais c’est certainement le plus gratifiant et surtout le plus constructif pour un auteur. Parce que oui, Petits Meurtres a eu rapidement des commentaires et des critiques de blogueurs (sur lesquelles je n’ai eu aucun regard, ces connaissances savent qu’elles sont libres de dire ce qu’elles pensent – et le font d’ailleurs sans hésiter, et parfois, tapent juste, aïe ! Wink ), mais c’est justement parce que ces gens ont eu envie de « pousser » ce texte, d’eux-même. Pas par intérêt et ça, c’est la seule chose qui permettent à un texte de trouver son public et de durer (un peu) dans le temps si pressé d’internet.

Sur ce, je retourne à la réécriture de La RATP, parce que c’est bien de parler sur internet, mais écrire correctement (voire un peu plus) c’est quand même ce qu’il y a de mieux pour vivre de son écriture un jour !


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