" L'assoupissement du christianisme tient à ce qu'il ne scandalise plus. Le sens est englouti dans les rites, les lois, le verbiage idéologique, vieux et moral. Nous avons beau faire, nous apparaissons comme des bravaches de la croix et de la résurrection, des pensionnés de la rédemption, préoccupés de nos conflits intérieurs et de nos crises de conscience. "
SULIVAN J. ( 1913 - 1980 ) L'Écart et alliance
Le christianisme a été renvoyé aux marges, celles " des faibles qui ont besoin d'espérances... ? " . Et bien, ce sont des marges qu'une " Contre-culture " agit ... ( Et, il ne s'agit pas ici du repliement frileux d'une tradition qui serait "morte " ...! ) . Le chrétien ne peut être qu'un « Citoyen critique » sans être un ennemi de la République. Le chrétien se doit d'être un « objecteur de conscience ». Le paradoxe qu'exploite l'ouvrage est le suivant : « Ce qui atteint [le christianisme] ne l'a pas détruit, plutôt affaibli comme une maladie point mortelle, et obligé à se ressaisir, enrichi d'une expérience qui est une forme de résilience culturelle. »
Ressourcer la culture consistera pour le christianisme à « rechercher ce qui, dans la continuité de la Tradition, autrement dit dans le patrimoine vivant de la foi, peut être de nature à sauver et non à condamner la raison, la science, l'art, l'amour, le sexe… » (p. 185). Ainsi: seul le christianisme peut « sauver ce qui l’a perdu et tout reconstruire : le sexe, la loi, la science, la raison, l’éducation, l’esthétique, le sens… en un mot la culture. »
J.P. DENIS un christianisme qui se construit contre : la privatisation de Dieu, la tyrannie du marché, la normalisation du sexe, le bébé objet, le désir de puissance. La foi chrétienne ouvre ainsi une parole publique quitte à déranger, une économie du don, une « chasteté d'objection », autant de valeurs contre-culturelles qui, mal comprises, laisseraient penser - encore une fois - que le christianisme est la religion des faibles. Il faut aller au bout de cette critique car elle est orgueilleuse :
" Le christianisme apparaît comme un culte masochiste quand, au contraire, il souligne à quel point nous nous complaisons dans une terrible jouissance au lieu d'accéder enfin au bonheur d'être nous-mêmes dans ce que nous avons de pauvre, peut-être de pitoyable, et sûrement de divin (p. 258)."
Catholiques, nous sommes convaincus, avec Benoît XVI, que " la mort de Dieu " aboutit nécessairement à la mort de l’homme. D'ailleurs, le " post-humanisme " ( notre prochaine dictature ...? ) exprime aujourd'hui insidieusement un certain dédain envers l’humanisme qu'il trouve « aimable et insignifiant » ...