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Publié le 10 mars 2012 par Moinillon
Michel Pascalis : Vingt ans en Russie
Il y a quelques jours, je recevais un mail de Micha Pascalis, un vieil ami que j'avais retrouvé il y a sept ans à Moscou lors d'une exposition où notre monastère tenait un stand : « J'ai un petit cadeau à t'envoyer, dedans il y aura pas mal de nouvelles de ma part. »
Et en effet, j'ai bien reçu le petit cadeau : un livre intitulé Vingt ans en Russie, où Micha raconte son expérience professionnelle et humaine, lors des vingt dernières années passées en Russie. Je dois dire que j'ai dévoré l'ouvrage d'une traite, entraîné par l'écriture saccadée et concise d'un homme qui va infatigablement de l'avant.
Micha est un ami marqué, tout comme moi, par les années de jeunesse passées au sein des Vitiaz — une association apparentée au scoutisme regroupant des jeunes de l'émigration russe en France (et dans d'autres pays), dont l'idéal est résumé par la formule : « Pour la Rous' (la Russie dans son sens ancien) et pour la foi ! » Un idéal que j'ai pu réaliser en consacrant ma vie à Dieu dans un monastère russe, un idéal que Micha a lui aussi pu réaliser en s'installant à Moscou il y a vingt ans et en y fondant une entreprise importante.
Dans ce livre, que je recommande vivement, Michel raconte son expérience de jeune patron dans une Russie qui vient de se libérer de l'économie communiste (années 1990) et où tout reste à faire, à reconstruire. Mais le livre n'est pas le récit ennuyeux d'un chef d'entreprise aventurier. C'est au contraire une sorte de roman d'aventures (réelles) qui commence par la découverte d'une culture bien différente de celle de l'émigration. À la découverte du monde des affaires — qui fait parfois trembler — se mêlent des moments humains de grande tristesse et d'autres de grande joie. C'est aussi le décryptage d'un système vu de l'intérieur grâce à une expérience très personnelle.
Mais ce qui me touche le plus est que Micha — devenu un homme important — ait su garder sa simplicité et sa sincérité d'antan : l'épisode le décrivant en train de retirer chaussures et chaussettes en plein Moscou pour atteindre sa voiture lors d'une averse est bien caractéristique à cet égard... Il parle parfois de lui-même avec une sorte de naïveté touchante, rapportant des choses qu'on hésiterait bien à dévoiler.

« Si j'écris ce livre c'est aussi pour prouver que l'on peut réussir en Russie en respectant cet ensemble de valeurs qui fait qu'une société avance et progresse dans le respect de ses membres et de l'intérêt général. » — écrit Michel Pascalis dans la conclusion de l'ouvrage (p. 173).

En d'autres termes, il n'est pas nécessaire d'être malhonnête pour réussir dans le monde des affaires en Russie...
En complément, je propose ci-dessous une interview récente de Michel Pascalis donnée à Radio-Notre-Dame juste avant les présidentielles russes, où il présente son livre et répond aux questions d'un journaliste un peu désordonné (01.03.2012 — 40 mn — version courte expurgée des «réclames»)

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