Il est des livres qui se lisent facilement parce que :
1. ils sont bien écrits
2. l'histoire nous happe en 4 sec
3. leur propos a un vrai parti pris.
Le témoignage d'Isaure, cette jeune femme qui a décidé volontairement de devenir femme de ménage ne fait pas partie de ces 3 catégories. Mémoires d'une femme de ménage est un récit contemporain, d'une femme de ménage à Paris, d'à peine 30 ans, qui a décidé d'exercer un métier qui lui évite d'être sociable en évitant collègues, horaires de travail fixes, réveil qui sonne trop tôt, pots de départ, travail d'équipe... Comme on la comprend ! Tout cela parfois est pénible, c'est une position partagée par beaucoup et peu de ceux qui la partagent justement, passent à l'acte pour rompre avec cela. Mais cela n'est pas vraiment l'objet de mon article. Non.
Ce qui est aujourd'hui l'objet de mon agacement est l'accroche de l'éditeur et le non-récit de ces 215 pages. L'éditeur fait du racolage, ni plus ni moins, en mettant en avant le fait que cette jeune femme de ménage est sur-diplômée : je m'attendais donc à lire le récit d'une jeune diplômée qui est confrontée au marché du travail en 2012. Pour être moi-même sur-sur-diplômée et pour avoir été en galère d'emploi pendant de longs mois qui m'ont conduit à une précarité avancée, je ne comprends pas que l'on puisse ne faire une ficelle commerciale... surtout si le récit ne suit pas ! Suis-je naïve ? Oh, sans doute.
Le non-récit dont je vous parlais plus tôt est celui d'une femme qui fait le ménage et entre dans la vie intime des gens. Elle s'amuse des postures sociales de ses clients, s'amuse aussi du voyeurisme de ses lecteurs en livrant des anecdotes croustillantes (quand je dis "croustillantes", c'est juste pour rigoler) sur l'état de leur cuvette de chiotte.
C'est sans intérêt. D'autant que l'épilogue est une logorrhée sur l'esthétisme, plutôt mauvaise, désordonnée et sans réel intérêt. De plus, ce qui me pose problème est que la trèèès grande majorité des femmes de ménages ne font pas cela car papa et maman décident un jour de couper les vivres à leur fille. Non, la plupart du temps, les femmes de ménages n'ont pas le choix, font des horaires décalées pour faire vivre leur famille et apporter un salaire. Je trouve dommage que ce récit en ait fait l'omission, il aurait peut être gagné mon intérêt, qui est déjà ailleurs.
Suivant, s'il vous plait.