Médecine, suite et fin ; dernière virée en cours de dissection, et pas des moindres. Avis à ceux qui ont trop mangé et aux âmes sensibles, ce qui suit pourrait avoir des conséquences involontaires sur votre organisme. Je plaide par avance non-coupable (mais pas innocent pour autant).
Chers lecteurs, j’ai l’honneur de vous apprendre que outre le bassin d’où émane de votre vivant diverses flatulences (volontaires ou non) et qui post-mortem continue à puer plus qu’il ne faudrait, votre crâne aussi a de quoi perturber les sens olfactifs de votre découpeur attitré, et ce au plus grand déplaisir des pauvres étudiants en Médecine.
Pour le coup, cette découpe du crâne s’accompagne en plus de nombreux détails amusants (on s’amuse comme on peut en même temps) : avant tout, il s’agit de dégager la partie osseuse du crâne, donc de rabattre la calotte capilaire sur le visage de notre macchabé et pour cela, il faut tirer un bon coup, ensuite à l’aide d’une scie, de préférence électrique - mais cela peut aussi être effectué avec une vraie scie pour les plus téméraires -, le crâne à proprement parler est ouvert. Le problème, c’est que tout l’espace qui entoure les quelques 1,2 kilos de cerveaux est rempli de formol et de restes de liquide céphalo-rachidien (ou LCR - il vote extrême gauche) et que la rotative de la scie, entre l’os qui se désagrège et le liquide qui s’échappe, ça fait un effet bain moussant senteur égoût de Paris.
Passée cette étape, on y va au burin pour finir la découpe, ce qui donne un côté artisanal à l’affaire, et très travaux publiques quand le son du burin est couplé à celui de la rotative électrique (qui quant à elle donne des effets dentiste fou). Et là, tadam ! Voilà un beau cerveau grisonnant, plus ou moins bien conservé, c’est selon, qui se découpe “comme du beurre Président”. Je vous passe la suite des évènements, sans grand intérêt si ce n’est d’un point de vue médical.
Après cela, lors de la pause rituelle entre les deux scéances de découpage, nous avons droit aux histoires merveilleuses des profs de Médecine et des opérations farfelues. Il y a de cela trois semaines, c’était les pratiques sexuelles qui ont des ratés (sextoys qui restent coincés et verre à liqueur employé comme préservatif - et ça reste coincé aussi, sans compter que côté efficacité/sensation, ça ne doit pas être terrible), il y a deux semaines c’était les défaillances des appareils médicaux (notamment l’explosion de moteurs pendant une opération) et ce coup-ci, c’était l’épisode 30 millions d’amis.
Vous apprendrez donc que, si de passage en Inde on vous propose une prise d’héroïne qui ne vous fait aucun effet et que, quelques semaines plus tard, vous commencez à avoir des démangeaisons à l’endroit de la piqûre, voire que vous constatez l’apparition de boutons étranges, il vous faudra vite aller à l’hôpital ; le produit injecté contenait des oeufs qui ne devraient plus tarder à éclore, et la présence de vers sous la peau n’est pas recommandée.
Quant aux Juifs et aux Musulmans, ils avaient raison, le cochon est dangereux. Déjà, parce qu’il a un sexe conséquent, mais aussi parce que, contrairement à l’homme qui se satisfait de quelques pauvres centilitres de spermatozoïdes, le débit moyen d’un suidé (comprenez un cochon) est d’un demi-litre environ. Bon, jusque là, tout va bien. Maintenant, prenez un homme qui vit depuis quelques années une idylle amoureuse avec le fameux cochon. Eh bien l’être humain, contre toute attente, n’est pas fait pour recevoir la salve sexuelle de notre suidé devenu pubère. En résumé, le liquide séminal va au-delà de l’endroit prévu à l’origine, et deux jours plus tard, notre monsieur se retrouve à l’hôpital avec un affreux mal de ventre et le liquide laiteux découvert dans son bide ne sera pas sans déconcerter les médecins, forcément.
Morale de tout cela : la zoophilie, on a vu mieux, et pour ce qui est du cerveau, selon les conseils culinaires du Dr Lecter, avec de la confiture de groseille, c’est meilleur (Cf : Hannibal). Bon appétit bien sûr.