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Max | Catherine

Publié le 12 mars 2012 par Aragon

julesejim_1962_img41.jpgDeux ans avant le soixantième anniversaire de Catherine sa fille se mit en quête des douze plus chers anciens amants de sa mère. Elle les retrouva, ils étaient tous vivants. Le temps n'est finalement rien. La recherche fut cependant incroyablement difficile mais la magie opéra. Pas la magie des contes même s'ils vinrent tous au jour dit avec chacun une petite pantoufle de vair à la main. La magie des réseaux sociaux. Internet. Facebook. Twitter. Des jours et des nuits, des semaines et des mois à mener l'enquête dans la plus extrême discrétion, à chercher, à tresser, à tisser, un fin et doux maillage. Le plus beau, celui de l'amour. Le chemin de l'amour.

Elle les retrouva au Chili, en Argentine, aux Etats-Unis, en Inde, en France, l'un habitait en Crête, un autre dans le Yukon. Patiemment elle chercha et retrouva les douze princes charmants, leur envoya des messages, calcula avec eux, parla, envisagea, soupira car l'affaire était rude à mener à son terme. Ils acceptèrent très vite tous la folie, l'incalculable, l'incroyable folie de ce doux tissage. Certains étaient riches, d'autres étaient pauvres. Les plus riches aidèrent les plus pauvres. Au jour dit chacun avait en main qui un billet d'avion, qui un billet de train, tel autre la route et la voiture. L'un vint à bicyclette. La maison était grande.

Catherine ne savait rien de l'opération secrète de sa fille et des douze amants-princes-charmants. Secret total ! Ce soir-là, le jour du soixantième anniversaire de Catherine, la grande maison était en effervescence, la fête allait commencer, Catherine ne savait rien. Ils se présentèrent tous en même temps : le grec, l'inca, l'argentin, l'américain, le français, tous les autres. Les douze. Les autres invités étaient déjà arrivés, la fête était commencée quand la fille de Catherine entendit sonner à la porte. Elle s'ouvrit sur les douze revenants du temps aimé, passé, accompli, revenu. Catherine et son actuel compagnon virent entrer les hommes, tous vieux et très beaux, les hommes d'autrefois et de toujours qui tenaient chacun une petite pantoufle de vair. L'histoire s'arrête là. Elle dansa toute la nuit avec chacun d'entre eux. Elle bu, elle caressa leurs joues, leurs mains et leurs cheveux. Elle ria, elle parla, elle pleura, elle dansa, elle dansa en un tourbillon. Ce fut une incroyable fête qui dura en fait pendant trois jours. Le temps des souris et des citrouilles revint : ils repartirent en se promettant - en se jurant - de garder en main le fil ténu d'Ariane ou de Cendrillon et personne ne fut triste. Personne ne fut triste. Catherine avait vécu le vrai, l'unique tourbillon de la vie.


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