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Bienvenue en Enfer. Mais la fatigue joue un rôle dans tout...

Publié le 14 mars 2012 par Fabrice @poirpom
Bienvenue en Enfer.

Mais la fatigue joue un rôle dans tout...

Bienvenue en Enfer.

Mais la fatigue joue un rôle dans tout cela. La lassitude aussi, sans doute.

Pour en arriver là, il a fallu serrer les dents tous les jours ces dernières semaines. Coincé dans un merdier administratif et financier qui transforme le quotidien en interminable douleur. Monter un projet de toutes pièces avec les capacités financières d’un smicard, c’est raide.

Voilà pour la douleur.

Composer avec sa lassitude pour avancer malgré tout, c’est raide. Ici, en bossant, quelque chose fait défaut. Ce qui allonge considérablement les journées.

Douleur. Encore. À s’en écrabouiller la tête à mains nues.

Soit.

Avance rapide jusqu’à samedi. La brochette de ricains a déboulé les jours précédents. Toto, Mee-Mee la goudou, Gree-Dee dans sa liquette bleue à col dur. Et samedi, tout le monde trace la route, à l’aube, au sud de la ville. Dans une école municipale. Qui, à notre arrivée, ne ressemble pas du tout à ce qui était prévu. Là, un descriptif technique des lieux devrait s’imposer.

Quedal.

Bienvenue au premier projet de la campagne vénézuélienne. Au même moment, en considérant le décalage horaire, Mexico et Bogota sont dans le même bateau.

Cent vingt volontaires arrivent sur site vers neuf heures du mat’. Quatre-vingt-dix pour cent de salariés du financeur. Des Chief executive, des managers, des Head of. Du cad’ sup’ qui se croit en séminaire. Condescendance et mépris. De leur point de vue, tout leur est dû.

Ne pas shooter dans les pots de peinture. Ni hurler. Ni prendre un marteau et régler çà à l’ancienne.

Attraper Mee-Mee la goudou par le col, cracher sa Valda et retourner au turbin. Mouliner les pots de peinture, batailler avec les rouleaux et les pinceaux. Dree-Go, l’adjoint log local, découvre le taff et serre gentiment les dents. Pourtant les barres de rire coulent à flot avec ce lascar depuis son arrivée, deux semaines plus tôt.

À plusieurs reprises, échanges avec Toto et Gree-Dee. Les deux ricains, corpos comme une note de service, sentent la tension ambiante et l’odeur de caca qui s’immisce.

Ce putain de projet va se faire dans la douleur. Et un pot de peinture de vingt kilos finira par se prendre un coup de latte.

Simple évacuation de la tension. À part quelques gouttelettes qui giclent, le truc vacille à peine.

Avec Jou-Jou, à moins de deux mètres, qui passe par là.

J’comprends. Sont pas faciles.

Fin du projet. Il va falloir attendre le petit laïus final, le merci cordial de rigueur pour l’investissement et l’enthousiasme, avant que la sympathique troupe de head of nœuds dégage.

L’équipe s’en est pris plein les dents. Ils finissent un peu sonnés. L’école, elle, a meilleure mine. La dirlo papillonne en dégoulinant de remerciements.

Point de départ de deux mois de projets. Celui du lendemain se passera mieux. Moins chaotique. Plus tenu, contrôlé. Moins subi.

Mais, à l’intérieur, quelque chose fait défaut.

À prévoir: serrer les dents. Et acheter des pots de peinture qui vacillent.


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