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Les arctic monkeys squattent paris

Publié le 11 février 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

LES ARCTIC MONKEYS SQUATTENT PARIS

Des trois dates parisiennes données par les Arctic Monkeys lors de leur escale à Paris avant de partir à la conquête de la province, c’est certainement la prestation à l’Olympia qui restera dans les esprits.

« L’Olympia, c’est l’une des salles que l’on préfère au monde.”

Alex Turner pour conquérir un public déjà bien acquis à la cause des Arctic Monkeys. Reclus au fond de l’incontournable et interminable couloir qui mène du Boulevard des Capucines à la fameuse salle de l’Olympia, le public bouillonne de plaisir et ne s’en cache pas. A peine les premières notes de “Don’t sit down ‘cause I moved your chair” raisonnent-elles entre les murs du music hall qu’il scande joyeusement les paroles de chaque chanson interprétée.

Des chansons qui souvent peignent un portrait de la société dans laquelle beaucoup parviennent à se reconnaître. Certains aiment ainsi décrire le groupe comme la voix de toute une génération. Pourtant, dans la salle, on a du mal à définir une typologie précise de l’adepte Monkeynien. Le public n’a pas d’âge. Aux jeunes qui ont grandit avec le groupe et qui, au fur et à mesure de sa progression s’y sont un peu plus attachés, se mêlent quadragénaires, quinquagénaires voir même sexta qui séduits par la bande à Turner, mais aussi certainement tout autant par Miles Kane, qui ont eux aussi décidé d’acheter leurs billets.

On s’est même surpris à apercevoir des parents amener leurs enfants qui ne semblaient guère avoir plus de dix printemps. Alors s’il est difficile de définir le profil du spectateur type, on peut assurément dire que ceux présents vendredi soir à l’Olympia y étaient presque autant pour voir Miles Kane que pour les Monkeys. Si l’audience était à ce point réceptive et captivée en deuxième partie de soirée, c’est en grande partie grâce à Miles Kane à qui revenait la tâche ingrate de préparer le terrain et de réveiller des foules à peine endormies. Mission accomplie avec brio et qui plus est en peu de temps – moins d’une heure. Avec des chansons taillées pour le live (“Come Closer”, “Quicksand”, “Kingcrawler”, etc.), Miles Kane n’avait d’autres possibilités que de séduire. D’autant qu’exceptionnellement, pour assurer la transition entre les deux groupes, le dandy anglais a tenu à introduire son super copain Alex Turner et à le garder sur scène le temps d’une chanson.

“Depuis un certain temps maintenant, existent les Last Shadow Puppets. Puisque nous tournons ensemble, on aimerait vous jouer une chanson du groupe ce soir.»

S’en suivent quelques trois minutes de “Standing next to me” qui rappellent que, quelques semaines auparavant, Miles Kane avait annoncé un possible nouvel album du duo d’ici à la fin de l’année. Les deux comparses quittent la scène et abandonnent une audience forcément impatiente, le temps de l’entracte . Devant la scène, alors que les premiers rangs se remplissent, on profite de l’attente pour réfléchir de l’ascension phénoménale du groupe, varappe musicale que l’on regrette presque. On s’explique. Depuis qu’est sorti Suck It and See, le comportement des Arctic Monkeys, et plus particulièrement celui de leur frontman Alex Turner, est décevant. On les sent arrogants, presque prétentieux. Bien loin finalement de l’initial « Don’t believe the hype » que scandaient les quatre anglais du haut de leurs 19 ans lorsque que sortait leur premier album Whater Ever People Say I Am, That’s What I’m Not. Aujourd’hui, on devine que le groupe s’est fait attraper par la terrible machine à promo qu’ils redoutaient tant ily a quelques années. Comme avec Humbug, un nouvel univers a été crée pour Suck it and see. Si bien que le quatuor arbore désormais un look plus américain, look que l’on croirait inspiré d’un mélange entre les costumes du film “Grease” et de la série Walker Texas Ranger. Ridicule ? Presque.

Au delà du simple look, on note un Alex Turner bien plus présomptueux qu’avant, que ce soit lorsqu’il répond aux journalistes que lorsqu’il s’adresse au public. Un tout qui, à quelques minutes du début de la performance des Arctic Monkeys, peut rendre dubitatif et laisser planer la crainte d’être déçu par un groupe que l’on a tant aimé. Seulement voilà, si chacun des quatre albums qu’a sorti le groupe a su se placer en tête des charts en Angleterre, ça n’est pas pour rien.

Certes leur dernier album Suck it and see est loin de pouvoir rivaliser avec ses trois grands frères; certes Alex Turner, comme il l’a confié lui même, ne sait plus écrire de gigantesques tubes à l’instar de “When the sun goes down” ou de “Fluorescent Adolescent”.

Peut être que le succès du dernier album tient plus d’une stratégie marketing habilement établie que de la qualité des textes et de la musique; peut être que les Arctic Monkeys ne sont plus les quatre post-adolescent de 2006. Des critiques comme celles ci, on pourraient en trouver des tonnes, seulement voilà, les quatre lads de Sheffield ont grandit et ont gagné en bouteille. Avec Humbug et The Age of the Understatement, Alex Turner a su rompre avec l’étiquette que lui avaient collé les magazines spécialisés style NME et a montré qu’il sait prendre des initiatives et éviter de pondre éternellement la même came (la musique est une drogue, si, si !). Alors si les Monkeys semblent s’essouffler au niveau de la production, c’est tout l’inverse qui s’opère sur scène.

Enfin on les voit bouger et donner un peu de vie à leurs chansons. Voir Alex Turner danser la macarena sur “Don’t Sit down cause I moved your chair” , peut paraître futile. Ça symbolise pourtant le nouvel esprit du groupe. Et quel esprit ! On comprend aisément que les journalistes les plus sceptiques avant la prestation du groupe à Rock en Seine soient tombés sous le charme des guitares des Monkeys. Tantôt placide, tantôt furieuses, elles savent s’énerver lorsqu’il le faut. Et ce n’est pas une question d’album. Que les titres interprétés soient tirés de Whater Ever People Say I Am,That’s What I’m Not, de Favorite Worst Nightmare, d’Humbug ou encore de Suck it and see, l’intensité est la même. Un concert d’autant plus agréable qu’il s’agissait de la 100èm date de la tournée engagée après la sortie du dernier album.

On le disait plus haut, Miles Kane, accompagné d’AlexTurner, a interprété “Standing Next to Me”. Ce n’était pas la seule surprise de la soirée. En effet, pour l’occasion, les quatre Anglais ont modelé la track list habituelle et plutôt que d’entamer le rappel par Suck it and see comme chaque soir où presque, ils ont dérogé à la règle pour inviter Richard Hawley. Après Miles Kane, c’est à l’ex Pulp, lui aussi originaire de Sheffield d’officier pour les Death Ramps et déposer sa voix sur la très rock You & I. Autant le dire, c’est plus l’association des deux icônes sheffieldienne que l’on apprécie que la chanson en elle même, pas folichonne en live et bien en dessous du reste du concert. Après You & I, s’enchainent pour le plus grand plaisir du public “Fluorescent Adolescent” et la progressive “505″ (en compagnie de Mile Kane, et oui encore). Les Arctic Monkeys quittent finalement la scène pour ne plus revenir et laissent derrière eux un public ravi.

Un public qui ne risque pas d’oublier l’incroyable et très mature prestation du groupe.

Texte et photo : Guillaume Marque

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