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Homeland saison 1

Publié le 25 janvier 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

HOMELAND SAISON 1

Homeland est un peu sorti de nulle part. Adaptation d’une série israélienne, elle n’a commencé a faire parler d’elle que deux semaines avant sa diffusion, quand le site internet de la série a proposé aux internautes de regarder le pilot en avant-première  s’ils parvenaient à résoudre un certain nombre d’énigmes. Quatre mois plus tard, la série a remporté un impressionnant succès à la fois critique et populaire, qui s’est cristallisé aux Golden Globes en remportant le titre de meilleure série dramatique et celui de meilleure actrice dans une série dramatique pour Claire Danes. Pas étonnant, parce que la recette d’Homeland semble avoir été faite pour engranger les récompenses.

Homeland, c’est d’un côté une idée ingénieuse mais classique, et de l’autre une réalisation d’une maitrise totale. L’idée, c’est le face-à-face entre Carrie Mathison, une agent de la CIA talentueuse mais légèrement névrosée, et Nicholas Brody, un soldat capturé en Afghanistan et qui revient aux USA après huit années dans une cave.  Mathison est persuadée que Brody a été retournée par Al-Qaeda et qu’il prépare un attentat sur le sol américain. Devant le peu d’enthousiasme que l’hypothèse soulève auprès de ses collègues, elle décide prendre les choses en main elle-même et, de manière totalement illégale, de bourrer la maison de Brody de caméras et de micros pour être informée de ses moindres mouvements.

La première question qui vient à l’esprit du spectateur en entendant parler de ce speech et en regardant le premier épisode est évidemment “Est-ce que Brody a réellement été retourné ?”. Je ne vous le dirais pas pour ne pas gâcher la surprise, mais le trait de génie de la série c’est que ça n’a même pas tant d’importance que ça. Car ce que la série explore avant tout, c’est les implications de ce face-à-face entre Mathison et Brody, ainsi que ses conséquences. Les implications, c’est principalement au niveau de l’enquête plus large visant à capturer Abu-Nazir, l’homme qui avait au départ kidnappé Brody et qui préparerait maintenant un attentat sur le sol américain. Les conséquences, c’est l’évolution de la relation entre Carrie Mathison et son mentor, Saul Berenson (interprété par un Mandy Patinkin absolument magistral), et la difficile adaptation de Nicholas Brody à la vie civile.

La série traite donc une multitude d’histoires en même temps, qui se divisent entre celles relatives aux personnages principaux et celles relative à l’intrigue. Les premières sont toujours très cohérentes et bien ficelées, brossant une galerie de personnages variés et fascinants, tandis que les secondes sont au contraire bourrées de fausses pistes visant a jouer avec le spectateur. Et ça marche très bien : la série ne connait aucune baisse de tension involontaire (on a évidemment quelques épisodes plus posés, visant à développer les personnages avant tout), et on est en face d’un thriller hyper efficace et extrêmement prenant. Soyez prévenus : une fois commencé, c’est très dur à lâcher.

Tout cela est renforcée par une réalisation absolument exemplaire. C’est très sobre et parfaitement maitrisée, au point qu’on en vient à totalement l’oublier. Les musiques sont discrètes mais diablement puissantes, et l’ensemble des acteurs délivrent une partition sans la moindre fausse note. Mention spéciale à Claire Danes (récompensée pour sa performance) et Mandy Pantinkin qui se démarquent au milieu d’un casting de très haut niveau. En fait, tout est tellement maitrisée que je n’ai même pas tiqué face à la fin de cette première saison qui semble, il est vrai, avoir été modifié un peu au dernier moment pour prévoir une deuxième saison. Je n’ai pas tiqué parce que vraiment, j’ai envie que les scénaristes de Homeland continuent de développer cette histoire incroyablement prenante. Je me demandais au début comment ils arriveraient à tenir une saison avec un tel pitch. Ils ont relevés le défi haut la main, je suis donc plus qu’impatient de pouvoir regarder la seconde.


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