A l’heure où, parfois, notre vision du futur nous projette un monde « post-humain » , je crains que la prochaine idéologie totalitaire infuse encore une fois la toute puissance de l’humain, en prétendant – paradoxalement - dépasser les limites de l’humain… !
La pensée « humaniste » devient ringarde et la spiritualité : archaïque … !
"On supprimera l'Ame
Au nom de la Raison
Puis on supprimera la Raison.
On supprimera la Charité
Au nom de la Justice
Puis on supprimera la Justice.
On supprimera l'Esprit
Au nom de la Matière
Puis on supprimera la Matière.
Au nom de rien on supprimera l'Homme ;
On supprimera le nom de l'Homme ;
Il n'y aura plus de nom.
Nous y sommes."
Armand ROBIN , 1945.
Armand Robin nait en 1912 à Plougernevel, dans les Côtes d'Armor, huitième enfant
d'une famille d'agriculteurs très pauvres. Sa langue maternelle est le breton. Élève surdoué, Armand Robin obtient une bourse pour préparer l'Ecole normale supérieure à Paris. Il se lie
d'amitié avec Jean Guéhenno, Breton d'origine modeste comme lui. Fasciné très jeune par le communisme, mais désenchanté par son voyage en URSS en 1933, il dénonce le stalinisme et adhère à
la fédération anarchiste. Sa fin est tragique. Arrêté pour désordre sur la voie publique, il décède brusquement, dans des conditions suspectes, à l'infirmerie spéciale du Dépôt le 30 mars
1961, à l'âge de 49 ans.
Ce polyglotte frénétique fut un poète, un critique, mais aussi un traducteur de génie - on a retrouvé des textes traduits de vingt-deux langues - qui souhaitait que la traduction
soit création totale et fidélité totale, comme il le disait à son ami Jean Paulhan.
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