Magazine Journal intime

L’agenda de l’apprenti écrivain : toi piger ce que moi vouloir dire ?

Publié le 17 mars 2012 par Anaïs Valente

« Réécrivez cette citation de Flaubert avec vos propres mots : la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles ».

Voilà mon job du 6 janvier dernier, dans mon agenda de l’apprenti écrivain… c’est dire si j’ai un fameux retard.  Voilà pourquoi désormais je ne mettrai plus de date, car entre les 366 brèves, l’agenda et tout mon autre blabla, difficile de bosser chaque jour sur chaque sujet.  Je pensais pouvoir rattraper mon retard, mais il n’en est rien, alors ces dates ne riment à rien.

Mais si j’ai pris tant de retard c’est passque, après avoir bossé courageusement sur les premiers jours de cet agenda, j’ai séché sur cette citation, qui m’a pris la tête.  J’avais l’impression de passer un bac de philo (ce que je n’ai jamais passé, vive la Gelbique et son absence de bac) ou de devoir faire une dissertation.  Oh, à l’école, j’adorais les dissertations, je n’étais pas trop mauvaise, mais là, pas moyen, ça m’a saoulée, alors j’ai remisé mon agenda sur ma table de salon, où il me narguait depuis fin janvier déjà (ce que le temps passe vite).  Et de temps en temps, je le rouvrais, puis me disais « non, vraiment, pas possible ».  On m’a bien conseillé de zapper ce jour-là, mais alors, cela ouvrait la porte à tout les zappages possibles et imaginables.  Non, zapper, il n’en était pas question.

J’ai donc attendu.

Et puis ce matin, je me suis dit « bon ma vieille, au lieu de perdre ton temps sur Facebook, bosse un peu sur ton agenda de l’apprenti écrivain, titchu ».  Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je l’ai ouvert à nouveau, pour revoir cette phrase : la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.

Et finalement, destin, hasard, coïncidence, maintenant, cette phrase prend du sens pour moi.  Elle me rappelle combien ma création de jeudi, « l’eau permet à l’île d’être déserte » reflète cette difficulté à exprimer clairement le fond de sa pensée, de son ressenti.  Et comme disait l’autre, à quel point entre ce qu’on pense, ce qu’on veut exprimer, ce qu’on dit, la façon dont l’autre le reçoit, le comprend et l’interprète, on passe parfois d’une planète à l’autre.

Alors, pour faire bref, si je devais la réécrire avec mes mots, sans la poésie de Flaubert, j’écrirais juste « titchu, quéén galère de causer et de se faire comprendre, ma bonne dame ».


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