Suffit le samedi matin de déambuler sur la Canebièreavec son
appareil photo en poche pour comme au temps des Phocéens de se retrouver sur le forum de là où ça cause… Ca palabre, ça discute, ça, moult gestuelles, ponctué de rires et de jurons de
connivence ; l’acquecent chante sur la pointe de la langue bien pendue. C’est bon Marseille pour ça, ici, on se parle, on s’engueule, on se chambre. Ca vit quoi!Les mains dans les poches je musarde. Un jeune homme me tend un prospectus, j’y jette un œil, et c’est parti
« ha que je refais le monde ». Nous conversons :Science sans conscience. C’est le combat du jour mené par une vingtaine de jeunes qui proposent de signer
une pétition afin de demander à Air France/KLM d’arrêter de transporter des animaux en cage dans leurs avions.Comme d’hab., une compagnie française se distingue. Air France est l’unique transporteur de primates au monde. Ces
animaux sont originaires de l’Iles Maurice, et souvent sont capturés dans la nature. Selon la British
UnionAgainst Vivisection 8 primates sur 10 mourront durant le transport. Les singes survivants seront
utilisés dans des labos d’Europe.Ces pauvres bêtes servent comme modèle pour l’homme dans la recherche médicale, pharmaceutique,
toxicologique, cosmétique and the last but not the least: l’industrie agroalimentaire. Un certain Docteur Hartinger dit d’ailleurs à ce sujet : « La vivisection est barbare, inutile, un obstacle au progrès de la médecine. Il y a deux sortes de médecins qui sont pour la vivisection : ceux pas
suffisamment informés, et ceux qui y gagnent de l’argent. »Le plus fort en tout ça c’est que les tests sur les animaux sont rendus obligatoires par la LOI pour la commercialisation
des produits chimiques et des médicaments… On en apprend des choses en se baladant un samedi matin non ? Le pire c’est que ces tests rendent les effets indésirables indétectables parfois…
En amont on bousille les animaux et en aval on rastibouille les humains. Waouh ! Moi je vais de plus en plus souvent pour me soigner chez les herboristes. A Marseille il y en a un
formidable : Le père Blaize.J’ai bien dû palabrer un bon quart d’heure avec ce mec, jeune, motivé qui y croit. On a un peu refait le monde, pis on s’est dit adios.Je traverse pour longer le vieux port et là, dans mon champ de vision une super jolie fille canon me tend
un prospectus : R.M.C – Talk. Elle donne
aussi des bonbons que je refuse en lui disant que ça donne des carries… Ouais, je sais, mais quant une jolie-jolie me parle je n’y peux rien, faut que je l’entreprenne. C’est atavique. Alors nous voilà parti sur les histoires de dents qui font mal, et qu’elle ce jolie petit lot en
souffre beaucoup beaucoup et que moi je pense que j’aurais dû faire des études dentaires… On glisse sur Jean Jacques Bourdin, qu’est un mec qui en veut et qui coince ses invités du matin
lorsqu’ils pataugent dans la purée sauce mousseline. Un dernier sourire ravageur et je me casse laissant cette jolie brunette à ses activités distributeuses… Sniff, sniff.En revenant devant la bouche de métro, un barbu sympa me donne un prospectus – L’humanité – Votez Mélenchon. J’ai de l’admiration pour ces personnes, qu’il pleuve qu’il vente sont
là à faire le pied de grue par conviction, qui donnent de leur temps pour que nous badauds puissions être zinformé de l’état du monde. Je lui balance ma tirade favorite : Mélenchon
communiste ahah !… « C’est comme si Castro bossait à Wall Street ! » Et ben surprise, le mec n’est pas langue de bois et patin
couffin, il opine en me disant que lui croit à la lutte des classes et que ce soit Mélenchon ou Tartempion il s’en balance pourvu que le parti des prolétaires gagne. Waouh, c’est beau la
révolution bolchevique devant une sortie de métro sur la Canebière un samedi de mars. Je suis bien d’accord
avec lui, donc, le soleil se lève comme disait Coluche… Et, J’me casse.Ma balade n’aurait de sens si je n'arrêtasse au marché de Noailles. Y’a pas beaucoup de commerces franchois, alentour, c’est plutôt de Tunis à Rabat. On trouve de tout, pas cher
et surtout avec le sourire jusqu’aux deux oreilles. Ce que j’adore chez les commerçants Magrébins c’est leur sens des affaires, mais aussi la
manière de traiter le client avec respect, chaleur et bonne humeur. Si vous allez deux fois au même endroit, vous êtes traité comme si vous faisiez parti de la famille. J’adore déambuler et suivre le flot de la foule, qui n’est absolument pas pressée. Les vendeurs de cloppes de
contrebande vous glissent des « la jaune, la jaune ( ?) Marlboro, Marlboro ! Hey, faut bien que chacun vive peuchère !Et voilà.C’était mon p’tit jardin… C’était un samedi matin qui sentait bon le bassin marseillais.Georges Zeter/Mars 2012Pour
signer la pétition : http://airsouffrance.fr