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Ma mere (theodore de banville - 1823-1891)

Publié le 17 mars 2012 par Elisabeth Leroy

Bien que né à Moulins, Théodore de Banville se veut poète parisien.

Venu dans la capitale à l'âge de 7 ans, ce fils d'aristocrates républicains, refusant l'ordre bourgeois, cette "apothéose de l'épicerie", affirme très tôt son engouement pour la poésie.

Ami de Baudelaire, ses poèmes, salués comme des chefs-d'oeuvre par Hugo et Gautier, en font un chef de file des jeunes poètes, des Parnassiens notamment. Daudet, Mallarmé, Maupassant, Verlaine, Courteline, Coppée fréquentent son salon.

Il imite les genres poétiques moyenâgeux, écrit des pièces de théâtre en vers... Mais son étoile pâlit avec l'arrivée, sur le devant de la scène poétique, des symbolistes.

Sur la fin de sa vie, la prose l'emporte sur la poésie.

Le maître a été dépassé par ses disciples mais n'en éprouve aucune amertume.

A MA MERE

Lorsque ma soeur et moi, dans les forêts profondes,

Nous avions déchiré nos pieds sur les cailloux,

En nous baisant au front tu nous appelais fous,

Après avoir maudit nos courses vagabondes.

Puis, comme un vent d'été confond les fraîches ondes

De deux petits ruisseaux sur un lit calme et doux,

Lorsque tu nous tenais tous deux sur tes genoux,

Tu mêlais en riant nos chevelures blondes.

Et pendant bien longtemps nous restions là blottis,

Heureux, et tu disais parfois : O chers petits !

Un jour vous serez grands, et moi je serai vieille !

Les jours se sont enfuis, d'un vol mystérieux,

Mais toujours la jeunesse éclatante et vermeille

Fleurit dans ton sourire et brille dans tes yeux.

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