Isolation des combles : Pose de la première couche de laine de verre entre chevrons

Publié le 18 mars 2012 par Damiendlc @actuDLC

Isolant, charpente et écran HPV

Après la pose des suspentes sur la sous-toiture, nous pouvons commencer l’isolation. Comme prévu à la phase de conception, la première couche de laine sera posée entre nos chevrons.

Notre charpente est dans une configuration intermédiaire (entre fermettes et traditionnelle), puisqu’il s’agit d’une charpente plateau à chevrons porteurs. Plus proche de la charpente fermette, les chevrons porteurs d’une profondeur de 215mm permettent de poser une épaisse couche de laine entre eux.

Comme expliqué dans l’article « Performances, matériaux et solution d’isolation », la première couche de laine est réalisé avec 200mm de laine de verre Isover Isoconfort 35. Dans la gamme Isover le nombre – ici 35 – est significatif du lambda de la conductivité thermique de l’isolant : 0,035 W/(m2.K) pour l’Isoconfort 35. Cette première couche de laine assure donc une résistance thermique R = 0,20/0,035 = 5,7.

Notre charpente étant recouverte d’un film de sous-toiture HPV – Hautement Perméable à la Vapeur d’eau -, il n’est pas nécessaire de laisser une lame d’air entre celui-ci et l’isolant pour assurer la circulation d’air.

C’est une exception des écrans HPV, les DTU imposant de ventiler la sous-face des autres écrans souples de sous-toiture pour éviter les phénomènes de condensation. Il faut par contre créer une lame d’air au dessus des écrans HPV, obtenue en réalisant un contre lattage.

Contrairement aux pare-pluies bitumineux ou à fort Sd*, ces films HPV sont perméants : ils sont étanches du coté extérieur (pour la pluie) et perméables à la vapeur d’eau de l’autre. Ainsi, ils assurent la bonne gestion de l’hygrométrie et évitent toute condensation qui nuirait à l’efficacité de la laine et dégraderait la charpente avec le temps.

Le Sd, exprimé en mêtre, caractérise la résistance à la diffusion de la vapeur d’eau. Un écran est dit HPV si sa perméance est supérieure à 1 g/m².h.mmHg soit une valeur Sd inférieure à 0,09 m. (Sd : hauteur d’air de diffusion équivalente en mêtre). Source Guide de choix Point.P

Sur ce principe, nous aurions pu poser jusqu’à 220mm de laine de verre entre les chevrons, quitte à tasser légèrement l’isolant aux endroits légèrement moins profonds. Finalement, nous avons préféré conserver le petit espace d’environ 1cm entre le film HPV et la laine, car:

  • comprimer la laine de verre, même légèrement, revient à diminuer le volume d’air emprisonné, entraînant une diminution des performances isolantes
  • Tasser l’isolant sous l’écran de sous-toiture peut amener de l’humidité par phénomène de capillarité.
  • Fixés directement sous les tuiles, ces films HPV sont fortement exposés aux intempéries, à la chaleur et à la poussiere ; je suis donc soucieux de l’efficacité de leur propriété respirante dans le temps…

Consulter le guide de mise en oeuvre des écrans de sous-toiture du CSTB

Pose des panneaux de laines de verres

Cette première couche de laine est nue, elle ne comporte pas de pare vapeur pour éviter tout point de condensation avec la 2eme couche croisée dessus.

La pose des panneaux de laine de verre est relativement simple et rapide quand l’entraxe des chevrons est régulier. L’espace entre chevron étant d’environ +/- 58cm, il a suffit de découper le rouleau de 120cm à +/- le milieu.

Toujours couper ses panneaux de laine avec une marge de 1 à 2 cm de plus que l’espace entre chevrons pour assurer la tenue mécanique de la laine

Un conseil, ne vous ruinez pas a acheter les grandes couteaux à laine de verre, une « vieille » scie ou scie premier prix à dents moyennes fera très bien le travail. Et surtout n’utilisez pas votre belle scie Stanley qu’on vous a offert à Noel dernier, la laine est très abhrasive !

Les découpes des panneaux de laine une fois déroulés se font très bien à l’aide d’un gros cutter et d’une règle servant de guide, tout en comprimant le panneau de laine.

Etre à deux pour la pose des panneaux facilite le travail. Porter un masque et des gants est fortement conseillé, mais c’est vrai que nous ne le faisions pas systématiquement. Pas bien ^^.

Nous avions fixé provisoirement des fourrures en travers des chevrons pour maintenir la laine, mais c’était quasi inutile, la laine se tenait très bien toute seule.

Une fois la première couche de laine de 200mm posée, on ressent déjà les effets de l’isolation thermique ET acoustique !

Traitement des points spécifiques pour l’étanchéité à l’air

Avant de poser la laine sur le plancher derrière les pieds droits, nous avons traité les premiers points singuliers pour l’étanchéité à l’air :

  • étanchéité au niveau des passages de gaines électriques et de VMC à travers le plancher : à l’aide de manchons et d’adhésif spécial quand c’est possible (l’Isover Multitape adhère très bien), sinon à la mousse PU,
  • traitement de toute les liaisons entre le plancher bois et la maçonnerie sur toute la périphérie du bâti : au mastic d’étanchéité comme le Vario DS ou à la mousse PU pour remplir les gros interstices.
  • traitement des jonctions de plaques du plancher dans la zone non étanche, derrière les pieds droits

Cela permettra de limiter les courants d’air dans le plancher bois qui pourraient s’infiltrer depuis la zone non étanche.

Attention, la mousse PU n’est étanche quand surface, il ne faut donc normalement pas la couper

Mon avis sur la laine de verre Isoconfort 35

Facilité de pose La laine de verre est un matériaux qui se découpent, se travaillent et se maintient très facilement : Parfait pour le débutant que je suis ! L’Isoconfort 35 est assez dense comme laine de verre, elle ne se dédouble pas et les panneaux se posent très facilement

Performances thermiques Avec sa faible conductivité thermique, la laine Isoconfort 35 est un isolant haute performance. Elle obtient ainsi un très bon rapport épaisseur / performance qui permet l’optimisation de l’espace habitable : 300mm de laine Isoconfort équivaut à 350mm de laine classique.

Le prix En comparaison à d’autres solutions d’isolation, le rapport performance / prix n’est pas négligeable quand on a un budget serré.

Tenue mécanique Sa densité lui garantit une bonne tenue mécanique dans le temps et donc la durabilité de ses performances.

Quadrillage du voileLe quadrillage imprimé sur son voile est un petit plus bien pratique : son pas de 10cm m’a été très utile pour les découpes une fois les panneaux déroulés.

IrritanteBien qu’elle soit munie d’un voile confort, qu’elle soit « G3″ – mention signifiant Perfomance/Environnement/Santé -, je l’ai trouvée assez irritante, par rapport à d’autres laines telles que la Pureone d’URSAA, qui ressemble à du coton. Donc oubliez le tee-shirt, j’ai passé des nuits à me gratter

Le déphasage Une enveloppe performante se base principalement sur la résistance thermique, l’étanchéité à l’air et la densité de l’isolant. Ce dernier critère garantit un bon déphasage, ce qui assure un réel confort en été en conservant la fraicheur plus longtemps. La masse volumique de la laine de verre est trop faible pour cela (les GR32 / 30 sont déjà meilleures). j’ai fait l’impasse sur ce troisieme critère principalement pour des raisons budgétaires que j’ai expliqué dans un précédent article, sinon j’aurai surement opté pour de la laine de bois.

Le voile vapeur le voile vapeur qui revetit les panneaux de laines étaient souvent mal collés, se détachaient de la laine au fur et a mesure de la pose des panneaux. Pénible.

Explication simple, clair et concise des notions d’isolation, de déphasage et d’inertie ici

Prochaines étapes, passage du réseau en PER et pose de la seconde couche de laine. En attendant, n’hésitez pas à apporter vos astuces, avis ou précisions dans les commentaires sur ce retour d’expérience !