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Ces gens d'la ville - à G. Couté & aux faiseux d'terre-

Publié le 20 mars 2012 par Adamante

 

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J'ai écrit ce texte en pensant à Gaston Couté* et à tous les "fait d'terre " que j'ai pu connaître un jour, à la campagne, et qui regardaient les gens de la ville avec le regard de ceux qui ne "s'en font pas conter".

Un autre temps...

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Tous ces gens-là d’la ville

Quand chez nous il en vient

Pour y rester tranquilles

Sont fous comme des lapins

Y continuent d’courir

Sans même qui s’en rendent compte

 

Tous ces gens-là d’la ville

Qui font rien qu’à causer

Y sont pis qu’les pintades

Qui s’arrêtent pas d’caqu’ter

Y causent y causent y causent

Tant, qu’y z’entendent plus rien

Tous ces gens-là d’la ville

Qui savent même plus rien voir

Et qui savent tout sur tout

Tant qu’y en sont rasoirs

Y continuent d’penser

Qui savent tout, sans savoir

 

Tous ces gens-là d’la ville

Quand y passent faut les voir

Plus fiers que les dindons

Qui s’dandinent en mangeoire

Et ça vous fait la roue

Et ça a peur du noir

Tous ces gens-là d’la ville

Croyez en c’que j’vous conte

Z’ont oublié l’patois

Qu’la nature nous raconte

Comprennent plus rien à rien

Et z’en ont même pas honte

Tous ces gens-là d’la ville

Sont un peu comme mon chien

Qu’a perdu l’odorat

Et qui n’retrouve plus rien

Comme  ce corniaud d’Médor

Qui pleure après son os

Tous ces gens-là d’la ville

Écoute bien c’que j’te chante

Savent même pas qu’les patates

Ça pousse pas dans les branches

Y sont bêtes comme des courges

Et nous disent bêtes comme chou

Tous ces gens-là d’la ville

Qui nous traitent de bouseux

Y sont pis que l’mildioux

Et j’suis pas malheureux

Quand c’est qu’l’été s’termine

D’les voir r’partir chez eux.

                   ©Adamante


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Gaston Couté est né en 1880 à Beaugency dans le Loiret il est mort à 31 ans en 1911 à la suite d'une phtisie galopante, de trop nombreuses  années de privations et usé par l'alcool.

Il a connu une période de succès dans les cabarets parisiens dont "les chansonniers de Montmartre".

Il était un grand poète qui s'exprimait avec le patois et l'accent du terroir, il chantait les gueux, la misère, sonnait le tocsin des révoltes, pleurait sur l'injustice infligée aux moins que rien.

Non conformiste, révolutionnaire, anarchiste ; ses poèmes sans concession, directs, parfois violents, parlaient aux imaginations et étaient appréciés du peuple.

Il disait détester la ville et en 1910, malade et déprimé, il était revenu au pays, à Meung sur Loire, disant que là, au sein d'un modeste logis la vie était simple et paisible.

Mais l’alcool, qu’avec la maladie il ne supportait pas, rendait son caractère insupportable à ses proches qui s’occupaient de lui. Il revint à Paris où il mourut.

Son père, qui ignorait son œuvre, avait dit en voyant ses nombreux amis et fervents admirateurs suivre sa dépouille mortuaire :

« Jamais je n'aurais cru que Gaston avait tant d'amis. Maintenant qu'il est mort, vous pouvez bien me le dire... Mon fils... il avait donc du talent ? »

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Et si vous voulez le découvrir  je vous invite à écouter "la complainte des ramasseux d'morts".

 

 

 

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Pour en savoir plus :  ICI


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