L’amiral
Jonathan Greenert, le chef des opérations navales américaines, a
relâché quelques détails supplémentaires concernant l’accumulation des
forces navales américaines dans le Golfe persique, au cours d’un
petit-déjeuner de travail avec des journalistes le 16 mars. Selon
diverses dépêches, en plus du porte-avions USS Enterprise et de
quatre dragueurs de mines et d’hélicoptères déjà sur place, Greenert
a dit que la marine réarmait cinq patrouilleurs actuellement en mission
en ajoutant des mitrailleuses Gatling et leur donnant
la capacité de tirer des missiles. Ces navires s’ajouteront au cinq
actuellement présents dans le Golfe et, avec l’ajout d’armes de courte
portée et de systèmes de détection aux navires plus
grands déjà sur place, la marine se verra en mesure de faire face à
des combats serrés dans le détroit d’Ormuz.
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Greenert
a aussi parlé de capacités additionnelles, incluant des torpilleurs
conçus pour
opérer dans des eaux peu profondes comme celles du Golfe persique,
et d’appareils sous-marins automatisés permettant d’accroître la
performance des dragueurs de mines. Comme si cela ne suffisait
pas, il a également révélé qu’il allait bientôt considérer, avec le
secrétaire à la Défense Leon Panetta, l’utilité d’envoyer d’autres
porte-avions dans la région. Celle décision, a-t-il dit,
sera prise « dans les mois qui viennent ».
Rien
de ceci n’est fait en raison d’une éventuelle menace militaire
iranienne. Greenert a
reconnu qu’il n’y aucune augmentation de l’activité navale
iranienne, et ceci des deux côtés du détroit d’Ormuz. « La marine
iranienne a été en elle-même professionnelle et courtoise », a-t-il
dit.
Il
faut donc regarder ailleurs pour trouver ce qui se cache derrière cette
montée en
puissance et le risque d’incident qui pourrait en résulter, avec une
guerre éclatant soudainement de nulle-part, malgré la résistance des
militaires de haut rang dans l’armée américaine. Le
colonel à la retraite des forces aériennes Sam Gardiner, un expert
des simulations de guerre qui a été fréquemment consulté par les
politiques, les experts et la presse lors de la période
2006-2008 sur des questions se rapportant à l’Iran, avertit que la
situation dans cette partie du monde ressemble beaucoup à celle
prévalant en Europe au cours de l’été de 1914.
«
La situation [irano-israélienne] a quelque chose d’inévitable. On y
ressent ce qu’on
ressentait en Europe à la veille de la Première guerre mondiale »,
écrit Gardiner dans un rapport cité dans The Atlantic. Le problème est
que la détermination de l’Iran à obtenir quelque chose
pourrait être plus ou moins bénéfique qu’elle ne le croit, et la
vision exagérée qu’a Israël de la menace peuvent conduire à une guerre
bien plus large. « Si l’Iran répond [à une attaque
israélienne], même de manière limitée, comme il a menacé de le
faire, Israël peut entraîner les États-Unis dans le conflit pour finir
le travail sur les sites nucléaires iraniens et détruire ses
capacités militaires », écrit Gardiner. « L’Europe pourrait être
entraînée dans la bataille... »
La possibilité de voir les Etats-Unis entraînés dans une guerre à la
suite d’une attaque militaire par Israël a été reconnue également par
le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta il y a
quelque jours au cours d’une interview avec Al Hurra TV aux Emirats
Arabes Unis, où il s’est rendu suite à son séjour en Afghanistan. « De
toute évidence, Israël est un pays indépendant, et il
prendront leur décision par eux-mêmes, quelle qu’elle soit, à partir
de ce qu’ils croient être leur intérêt en matière de sécurité », a dit
Panetta. « S’il devait prendre une telle décision,
alors de toute évidence les Etats-Unis feront – agiront pour
protéger nos installations ainsi que nos intérêts dans cette région. »
Panetta a refusé de spécifier qu’elle serait l’étendue de cette
action, malgré les efforts de son interlocuteur pour obtenir plus de
détails.
Source: solidarité et progrès