La montée en puissance des forces américaines dans le Golf inquiète

Publié le 20 mars 2012 par Cheaplabel
L’amiral Jonathan Greenert, le chef des opérations navales américaines, a relâché quelques détails supplémentaires concernant l’accumulation des forces navales américaines dans le Golfe persique, au cours d’un petit-déjeuner de travail avec des journalistes le 16 mars. Selon diverses dépêches, en plus du porte-avions USS Enterprise et de quatre dragueurs de mines et d’hélicoptères déjà sur place, Greenert a dit que la marine réarmait cinq patrouilleurs actuellement en mission en ajoutant des mitrailleuses Gatling et leur donnant la capacité de tirer des missiles. Ces navires s’ajouteront au cinq actuellement présents dans le Golfe et, avec l’ajout d’armes de courte portée et de systèmes de détection aux navires plus grands déjà sur place, la marine se verra en mesure de faire face à des combats serrés dans le détroit d’Ormuz.
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Greenert a aussi parlé de capacités additionnelles, incluant des torpilleurs conçus pour opérer dans des eaux peu profondes comme celles du Golfe persique, et d’appareils sous-marins automatisés permettant d’accroître la performance des dragueurs de mines. Comme si cela ne suffisait pas, il a également révélé qu’il allait bientôt considérer, avec le secrétaire à la Défense Leon Panetta, l’utilité d’envoyer d’autres porte-avions dans la région. Celle décision, a-t-il dit, sera prise « dans les mois qui viennent ».

Rien de ceci n’est fait en raison d’une éventuelle menace militaire iranienne. Greenert a reconnu qu’il n’y aucune augmentation de l’activité navale iranienne, et ceci des deux côtés du détroit d’Ormuz. « La marine iranienne a été en elle-même professionnelle et courtoise », a-t-il dit.

Il faut donc regarder ailleurs pour trouver ce qui se cache derrière cette montée en puissance et le risque d’incident qui pourrait en résulter, avec une guerre éclatant soudainement de nulle-part, malgré la résistance des militaires de haut rang dans l’armée américaine. Le colonel à la retraite des forces aériennes Sam Gardiner, un expert des simulations de guerre qui a été fréquemment consulté par les politiques, les experts et la presse lors de la période 2006-2008 sur des questions se rapportant à l’Iran, avertit que la situation dans cette partie du monde ressemble beaucoup à celle prévalant en Europe au cours de l’été de 1914.

« La situation [irano-israélienne] a quelque chose d’inévitable. On y ressent ce qu’on ressentait en Europe à la veille de la Première guerre mondiale », écrit Gardiner dans un rapport cité dans The Atlantic. Le problème est que la détermination de l’Iran à obtenir quelque chose pourrait être plus ou moins bénéfique qu’elle ne le croit, et la vision exagérée qu’a Israël de la menace peuvent conduire à une guerre bien plus large. « Si l’Iran répond [à une attaque israélienne], même de manière limitée, comme il a menacé de le faire, Israël peut entraîner les États-Unis dans le conflit pour finir le travail sur les sites nucléaires iraniens et détruire ses capacités militaires », écrit Gardiner. « L’Europe pourrait être entraînée dans la bataille... »

La possibilité de voir les Etats-Unis entraînés dans une guerre à la suite d’une attaque militaire par Israël a été reconnue également par le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta il y a quelque jours au cours d’une interview avec Al Hurra TV aux Emirats Arabes Unis, où il s’est rendu suite à son séjour en Afghanistan. « De toute évidence, Israël est un pays indépendant, et il prendront leur décision par eux-mêmes, quelle qu’elle soit, à partir de ce qu’ils croient être leur intérêt en matière de sécurité », a dit Panetta. « S’il devait prendre une telle décision, alors de toute évidence les Etats-Unis feront – agiront pour protéger nos installations ainsi que nos intérêts dans cette région. » Panetta a refusé de spécifier qu’elle serait l’étendue de cette action, malgré les efforts de son interlocuteur pour obtenir plus de détails.
 
Source: solidarité et progrès