En Thaïlande et en Chine, il est une formule de politesse équivalente à “Bonjour” qui se traduit littéralement ainsi : “As-tu déjà mangé (ton riz) ?”
Une légende affirme qu’autrefois le riz était une boule immense que personne ne cultivait. A l’époque de la moisson, les gens allumaient de l’encens et lui adressaient des prières, et le riz entrait dans chaque maison. Dans un village vivait un homme que la paresse de sa femme désespérait. Au moment de la venue du riz, il ordonna à celle-ci de balayer proprement sa maison pour accueillir convenablement le grain providentiel. Le riz arriva à l’improviste et la femme, furieuse, le frappa avec son balai. C’est ainsi que le riz se divisa en milliers de grains et que depuis, les hommes sont condamnés à le planter, le moissonner et le piler pour pouvoir s’en nourrir.
Bien plus qu’un simple aliment, le riz occupe une place importante dans la vie spirituelle des Asiatiques.
C’est ainsi qu’amoncelé en pyramide dans des bols, en Chine il est placé dans les tombeaux, en offrande aux défunts. C’est la raison pour laquelle on veillera à ne pas trop remplir son bol à table, et à ne jamais planter ses baguettes dans le riz (elles représentent les bâtons d’encens que l’on fait brûler en offrande). Autrefois, un rite funéraire consistait à remplir la bouche des défunts avec une pâte fait de riz et de jade, afin d’empêcher les démons d’y entrer. Pendant les sept semaines de deuil, les fils du défunt ne devaient se nourrir que de riz.
En Inde, la farine de riz mêlé à de l’eau est employée comme rangoli, peinture sacrée utilisée pendant les festivals religieux. Dès l’âge de six mois, au cours d’un rite, on donne leur première nourriture aux bébés : du riz mélangé à du yaourt, du miel et du ghee. On nourrit les défunts en leur offrant durant douze jours une boulette de riz (pinda) ainsi qu’une cruche de lait et d’eau.
En Thaïlande, le riz est célébré chaque année au mois de Mai lors de la fête du Labour Royal : les sillons sont tracés dans le champ du Palais de Bangkok, à l’aide d’une charrue dorée, et les bonzes bénissent les semences. Dans le Nord, une danse traditionnelle retrace tous les gestes de la culture du riz, du semis à la moisson… les travaux se font encore à la main de nos jours, jusqu’à la moisson qui s’effectue avec une faucille…
“Le Riz sous le pilon combien doit-il souffrir
Mais bientôt il prendra la blancheur du coton.
Il en sera pour nous de même dans la vie :
L’homme dans le malheur, se polit comme un jade”
- Poème vietnamien -