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Tu rejoins cette cohorte inutile
Conspuée à grands renforts de chiffres
En des salons feutrés se règle le vaste sort du monde
A chaque soupir poussé te reviens en gifle
Le vent mauvais des sombres calculs
*
Pourtant tu gardes pouvoir de t’extasier
Devant la beauté d’un matin calme
Nuées roses dans un ciel brumeux
Petites calligraphies de beauté
Inscrites aux mirages du jour
*
Tu contemples les belles passagères
De ce rafiot bricolé
Qui prend eaux de toutes parts
Crevé sur les récifs acérés
Des tristes sires hauts perchés
Le capitaine a quitté le navire
Bien avant que femmes et enfants ne soient sauvés
Que reste-t-il de dignité
Lorsque l’Homme a perdu toute pensée
Sinon ces cris d’orfraie
Devant les horreurs répandues
Sang
Sang et larmes
Toujours ensemencent la terre
Sang et larmes
Mais amour aussi
En douces rosées déposé
Sur la terre toujours féconde
Manosque, 21 janvier 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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