Trop de belles choses dans la vie pour les taire, pour les planquer sous le tapis des noires désespérances. Le secouer ce tapis : grand nettoyage de printemps !!!
Tout ce qu'on peut faire : Siffler dans la rue, jouer aux billes avec les petits neveux, sous les platanes de la place faire du vélo à l'envers, le cul posé sur le guidon, chercher des yeux les petits oiseaux planqués qui essaient en trémolos des trilles neuves printanières planqués sous les brindilles dorées d'une haie de Forsythia, leur répondre, prendre des gouaches et peindre sur un "Canson" des choses bizarres vertes, jaunes, oranges et bleues qui ne ressemblent à rien sauf à un sourire, le matin, dans la rue, croquer l'entame d'un quignon de pain frais, rêver de mers, d'océans, d'Atlantique, des plages de Caraquet, de celles des îles de la Madeleine, tiens tiens ? Pourquoi-pas ? Envisager d'y aller faire un tour bientôt, sortir de l'hiver c'est à dire apprendre à voir les autres, jouer de l'harmonica même si on sait pas, faire fondre ses lèvres en lui, l'époumoner, le respirer, c'est chouette un harmonica, faire un dessert : une vraie mousse au chocolat avec les jaunes et les blancs d'oeuf en neige épaisse et dure, relire les Fables de Jean de La Fontaine, peindre sa cuisine en jaune d'or et le couloir en rose, se dire aujourd'hui qu'après 43 ans "plus que trois jours de boulot" et la retraite -incroyableoufjoyeuxmégasupermaxiextragénial-, prendre un album d'Edika, par exemple le 16, "Relax Max", se vautrer dans son canapé et se régaler des désopilances de Bronsky, d'Olga, de Clark Gaybeul, se délecter en pensant que la pièce prend forme - comme une femme enceinte - une pièce de théâtre qu'on prépare c'est comme une femme enceinte, aussi inquiétant, aussi beau, aussi vivant, se souvenir -tirer profit- de cet incroyable stage qu'on a fait avec 15 potes(ses) y'a 15 jours près de Limoges : "Formation de l'acteur", se dire qu'on n'a eu que du bonheur de partager 8 jours avec des fous de théâtre, avec une telle formatrice, Hébé, estrella s'il en est une, c'est elle... Prendre tout son temps un aprèm ensoleillé savoir vraiment, mais vraiment, que le temps est le valet, le servant, que le boss c'est toi, qui décide de mourir ou vivre, enfin, je vois ce que je veux dire par là, et glander, glander toujours, le plus possible... écouter Lou Reed sussurer "Walk on the wild side..." le repasser encore, encore en boucle, tout en boucle, tout ça en boucle...