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Max | Le théorème de Merah

Publié le 24 mars 2012 par Aragon

Mirail_zoom.jpgOn célèbre Erasmus et en fait c'est du gâchis que l'on célèbre. La Commission Européenne versera par exemple encore 3 milliards d'€ sur la période 2007/2013. La France file près de 200 € par mois aux "Erasmus" sur son territoire et comment faudrait-il objectivement qualifier Erasmus ? Fiesta ! Erasmus permet a des étudiants privilégiés, dont les parents friqués peuvent payer les séjours, l'hébergement, etc. de faire du tourisme et surtout la fiesta  car c'est ça Erasmus, c'est pas des études, enfin, c'est très peu d'études, c'est de la fiesta.

Bon, ben c'est normal, faut s'amuser dans la vie, quand on est jeune "faut s'éclater", mais là, c'est de la fiesta organisée et à l'heure des vaches maigres dans le secteur public et dans l'éducation en particulier, ça laisse un goût amer dans la bouche ces p'tites dépenses pour des fiestas et des beuveries estudiantines ! Bizarre l'éducation nationale tout de même. Des manques de moyens flagrants, des coupes scandaleusement sombres dans les effectifs des personnels enseignants et non enseignants et des dépenses paradoxalement superfétatoires dans certains secteurs - trois exemples parmi cent autres - comme les crédits réceptions, les voyages scolaires et les déplacements à l'étranger des enseignants du supérieur. Je pense par exemple à ce voyage pérénisé depuis des années de certaines classes de mon bahut à San Francisco. A-t-on besoin d'envoyer des gamins à San Francisco ? Ou Pékin ou Tokyo, comme dans d'autres bahuts que je connais ? Pendant ce temps les personnels de l'éducation en bavent sur le terrain pour faire leur métier, pour "transmettre" aux enfants.

Je me souviens aussi de la honte éprouvée il y a des années de ça quand habitant Toulouse dans un quartier craignos (Cépière-Mirail) j'ai enlevé mes enfants de l'école Falcucci ou ça dealait devant les grilles, où ils étaient "scolarisés", pour les mettre dans le cocon de celle de Falguière, bord du canal et centre ville. Travail admirable des instits de l'école Falcucci avec une population scolaire 100 % immigrée, mais impossibilité totale à des enfants "honteusement (et c'est là mon sentiment de honte éprouvé) normaux" de continuer d'être scolarisés dans une école de ghetto.

Supprimer alors les injustices sociétales, les fameuses fractures sociales dont les noms sont portés uniquement au grand jour quand fleurissent les échéances électorales, éradiquer les ghettos - cancers des villes -, inculquer encore et encore dans les écoles, dès la maternelle, le respect des autres, de tous les autres, des filles et des femmes aussi, surtout, travailler d'arrache pied sur la laïcité, donner tous les moyens à l'éducation, donner des envies de "vivre normalement" à des enfants, de l'espoir, et on n'aura pas des mômes qui ont dans leurs tronches des interprétations religieuses follement et mortifèrement extrémistes et dans les pognes des Kalach et des 11.43. D'autres jeunes peut-être, hélas, à venir, qui déclineront encore au grand jour le mortel, l'impitoyable, l'effroyable, théorème de Merah...

Réducteur tout ça ? Populiste ? Le mot est à la mode, mais enfin bordel qu'est-ce qu'on veut ? Quelle société veut-on ? Qui a intérêt à ce que rien ne change, car rien de change dans les banlieues ? Rien ne change des inégalités... Continuer comme ça ?


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