The dodoz en : live session | interview

Publié le 25 mars 2012 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Bonjour, les Dodoz. On se connait depuis quelques années et vous sortez un nouvel album, « Forever I Can Purr », le 4 juin prochain. Vous avez bientôt 8 ans, le 18 juin me dit-on à l’oreillette. Enfin, c’est ce que m’a dit Géraldine, votre chanteuse. Ce lundi 19 mars, il y avait foule à l’International. Pas forcément un mouvement, mais pour les habitués du lieu, l’affluence était du genre extraordinaire. On y était, on a vu, on a kiffé. Et en plus, Peter Murray m’a offert une pinte.

Le lendemain, rendez-vous est donné chez Sony. Il fait beau, on se pose, on prend quelques thés et un café bien serré. Machine à café oblige, c’est pas terrible. L’edirol est allumé. Magnéto Serge : première question.

Alors ce concert à l’International ?

- Géraldine : C’était super cool, il y avait bonne énergie.

- Jules : C’était la première fois qu’on y jouait, c’était marrant de se retrouver sur une petite scène. Ça nous a un peu rappelé les tournées qu’on a faite en Europe avec le même genre de mini-scènes.

Justement, comment s’est passée votre tournée européenne ?

- Jules : En République Tchèque, par exemple, c’était génial parce qu’ils ne sont pas habitués à ce genre de musique. Ils sont plus dans le délire hardcore ultra-violent. Il y a même une ville ou on est allé jouer et on a eu une surprise : de toute leur histoire, on était le premier groupe étranger à y faire un concert ! C’était blindé et marrant.

Comment vous vous êtes organisés ?

- Jules : On a tout fait de notre côté en envoyant des mails aux salles. On avait notre propre camion, on le conduisait !

[ La veille, à l’International, le groupe partageait notamment la scène avec le groupe français Lanskies. L'occasion de leur poser des questions sur la scène hexagonale.]

Vous en dites quoi des groupes de la scène française rock ?

 - Jules : Il y en a de plus en plus ! Évidemment, ça n’a rien de nouveau. De notre côté on aime Stuck in the Sound, I AM UN CHIEN ou Neimo. Et pour les nouveaux arrivants, je citerais les Concrete Knives, les Quadricolor et The Popopopops. Tout a beaucoup changé depuis notre formation en 2004. Le mouvement des baby rockers, c’était du garage avec trois accords, et ça n’avait rien à voir avec nous. Mais on ne crache pas forcément sur eux : c’est juste qu’on ne se reconnaissait pas dans cette scène. On est plus proche des Stuck pour ne citer qu’eux.

[Le groupe, formé en 2004 à Toulouse, force le respect au regard de son parcours scénique. La scène, les Dodoz la connaissent. Des Stereophonics à Pete Doherty, ils ont quelques bonnes premières parties à leur corde.]

Depuis 2004, vous la voyez comment l’évolution du groupe ?

- Géraldine : On aura 8 ans le 18 juin 2012 !

- Adrien : C’est progressif. On est parti au plus bas et on a évolué petit à petit. On ne s’est jamais dépêché parce qu’on a l’habitude de prendre notre temps. Ce qui fait qu’on n’a pas explosé en vol. Après on verra mais musicalement, il est clair qu’on a évolué.

Techniquement ou musicalement ?

- Géraldine et Jules (en choeur) : Les deux.

- Jules : On a arrêté de faire de la technique pour de la technique, de changer de mesure pour changer de mesure. Ça devenait un peu un exercice de style. Pour cet album, on s’est détaché de ces habitudes pour se concentrer sur les morceaux, les mélodies.

Faire quelque chose de plus pop ?

- Adrien : Pas forcément. C’était plus une façon de se concentrer sur l’énergie et la simplicité.

 - Jules : C’est un peu comme At The Drive-In : c’est pas un groupe qui fait de la pop mais si tu écoutes leurs morceaux, tu sens que c’est pas fait avec des parties collées qui n’ont rien à voir entre elles. En soi, tu t’en rappelles comme d’une entité. Avec ce nouvel album, on voulait vraiment servir le morceau au lieu de partir en couille.

Ces quoi vos références pour ce qui est du live ?

- Vincent : At The Drive-In !

- Jules : En live, il n’y a pas qu’eux, mais ils sont une référence pour nous.

- Adrien : Ce qui nous motive, c’est souvent les groupes hardcore qu’on regarde sur YouTube. Comme The Chariot.

- Jules : Au niveau de l’intensité du live, les groupes de hardcore ont ce truc que ne proposent pas les groupes de rock. Par exemple Phoenix, on est fan, mais il manque quelque chose.

- Adrien : Même si c’est du hardcore et que c’est de la merde, t’es trop content parce que visuellement, ça claque, ça interpelle. Nous, on essaie justement d’allier sur scène l’intensité des live de ces groupes avec notre musique.

At The Drive-In à Rock en Seine ?

A tout hasard, je pose une question concernant At The Drive-In. Déjà programmés pour Coachella au mois d’avril puis Reading le 25 août, je leur demande s’ils vont les voir.

« Jules : Où, à Coachella ?

ATD  : Je crois qu’il passe en France… »

Là, l’attachée de presse rejoint la discussion :

« Ça n’a pas encore été annoncé. Mais c’est Rock En Seine ».

Et réponse direct de Jules :

« Ah mais si c’est Rock en Seine, on y va !

[Quelques minutes après l'entretien (qui se poursuit après la vidéo ci-dessous), nous nous retrouvons face à une Église, La Trinité. On est sur la Place d'Estienne d'Orves, et un parc pour enfants nous appelle. Alors on y va, et le groupe nous produit une première session acoustique du morceau "West Coast". Le deuxième, "The Ghost", sera mis en ligne très prochainement.]

Il y a une évolution entre l’EP (sorti il y un an) et l’album « Forever I Can Purr » ?

- Géraldine : Oui il y a une évolution : entre temps on a composé, ce qui nous a permis d’avoir une nouvelle salves de chansons qu’on a composées chez nous ou à la fin de la tournée.

- Adrien : Il y a un peu de tout : un morceau qui est beaucoup plus rock stoner, un autre un peu plus « surf ». On est parti dans pas mal de directions. On est assez content du résultat !

Comment vous composez ?

- Jules : Moi j’écris tout et après je leur donne les partitions. (rires)

- Vincent : On envoie tous des chansons sur Gmail; on crée une espèce de bandes de données avec plein de riffs et après, on pioche.

- Adrien : On réunit tout et on voit ce qui peut aller, ce qui peut fonctionner.

Et le chant se rajoute par dessus ?

- Vincent : Tout dépend : des fois il y a déjà du chant, des fois non.

- Géraldine : Il n’y a pas de règles. Chaque morceau est créé de manière unique.

The Dodoz, c’est plus du rock américain ou du rock britannique ?

- Adrien et Géraldine : Plutôt américain…

 - Jules : On a une base de sonorités anglaises.

- Vincent : Mais notre son, c’est du rock américain, du son new-yorkais.

- Adrien : The Rapture, The Strokes, Television, Interpol, toute la scène new-yorkaise oui.

Queen of The Stone Age, ça vous parle ?

- Jules : On y est venu petit à petit à écouter ce groupe. Dans l’album, on a un morceau qui peut faire penser à ça, un peu plus « stoner », moins « new-yorkais ». Les sonorités évoquent plus le fin fond des États-Unis.

Votre disque pourrait être produit par Josh Homme…

- Jules : Ah, ce serait bien ! On est plus proche de ce son lourd et gras, que des sonorités anglaises. Le côté anglais, en mode Top Shop  [marque de fringue anglaise, ndlr] et super fringué, c’est loin de nous maintenant. A New York, il y a un truc plus vrai. Les groupes qu’on aime, en tout cas, ils viennent de là bas.

La signature sur le label Columbia, ça change quoi pour The Dodoz ?

- Adrien: C’est avant tout une fierté. Columbia, ça évoque Jeff Buckley, ce genre d’artistes cultes. On est comme des gosses !

- Jules : Et puis les grands parents ils sont contents !

- Adrien :  Concrètement, on va avoir plus de moyens au niveau de la promo, des budgets, des clips. Du coup on a fait dernièrement un clip plus professionnel, avec une image super belle, pour la chanson « The Ghost ». En tout cas, cette signature peut nous apporter une plus grande visibiltié.