Quel type de réflexion la peinture de Magritte int...

Publié le 25 mars 2012 par Gintonhic @GinTonHic

Quel type de réflexion la peinture de Magritte introduit-elle dans la peinture surréaliste ?

 

Dans sa démarche, Magritte questionne le statut même de la représentation, ce qui le met à part des peintres surréalistes.  En effet, son art ébranle la belle assurance de la raison en différenciant représentation et contenu, apportant ainsi de modifications à notre vision de l’espace. 

Les peintres surréalistes sont tournés vers le rêve et l’inconscient dont ils cherchent à saisir les manifestations avec des démarches faisant appel au hasard ou à l’automatisme.  Or, chez Magritte, il n’y a aucune innovation technique, ni automatisme, ni hasard.  Il procède plutôt avec méthode et réflexion; les effets sont calculés et l’inspiration obligatoirement soumise au contrôle de la raison.  Il sait que l’inconscient est riche mais l’explorer n’est pas son affaire.  Il privilégie des mises en rapport d’éléments, de formes pris dans notre univers quotidien avec la volonté de bousculer nos perceptions sensorielles habituelles. 

Magritte créé des tableaux avec des choses simples, et c’est par cette représentation de ces choses simples qu’il veut se faire comprendre.  Aussi, ses images témoignent qu’il n’y a pas de relation logique entre ce qu’est l’objet et le nom qu’on lui donne, et qui ne représente jamais ce qu’est réellement l’objet. 

En ce sens, Magritte introduit régulièrement des mots et des phrases dans ses peintures.  Par là, il cherche à démontrer notre habitude de lire comme une légende explicative fiable toute inscription présente auprès d’une image.  Il nous tend ainsi un piège, car la légende contredit radicalement l’image de l’objet représenté.  Ce faisant, le peintre énonce en fait une vérité indiscutable:  l’image d’une pipe n’est pas une pipe, ce n’est que sa représentation. 

Également, en rapprochant des objets quotidiens, en les changeant éventuellement d’échelle, Magritte nous les montre sous un jour imprévu.  C’est un surréalisme de situations et de rencontres, celui d’un rêveur éveillé peu enclin à se laisser aller aux cauchemars noirs. 

Finalement, pour Magritte, toute image est une “trahison”, puisqu’elle se donne pour ce qu’elle n’est pas.


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