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Mes mots se feront scie
Aux barreaux d’âmes
Affutés sur la peau du jour
J’irai dans la colère du ventre
Crier la faim
Serez-vous présent
Vous dont j’ignore visage
Déployé au virtuel d’un monde
Qui jamais ne sort de sa tanière
Ou serez-vous prédateur
Embusqués derrière vos lunettes noires
Tapis dans l’ombre de votre anonymat
Sous le masque de vos pseudonymes
*
Lorsque vie palpite au ventre
C’est de grandeur qu’il faut parler
Non de crépuscule et de nuit
Mes mots enlacés font une écharpe d’étoile
Pour accueillir vos timides réjouissances
Rien ne permet d’aller plus loin
Tant chaque jour nous laisse devant l’inconnu
*
Je vous ai tant attendue
Dans le petit froid du jour
Où étiez-vous partie
Pour quel voyage lointain
Quand le mien se fait devant la page
Immobile dans la pâle lumière
Manosque, 24 janvier 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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