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Je vous vois dialoguer
Sur l’échine de mes mots
Sans rien comprendre de ce flot
*
Il y eut un simple déplacement
Ce qui était au dehors fut apposé au-dedans
Plus besoin de clôtures
Ni de miradors
La surveillance de nos pensées
Se fait désormais
Dans un autocontrôle permanent
Nous ne sommes plus que robots
Pilotés d’infâmes claviers
Où des souris de plastique
Règlent le sort du monde
*
Il suffit d’un clic désormais
Pour tuer des milliers d’enfants
Accumuler les dividendes
Germés de leurs dépouilles fumantes
*
Et vous voudriez que j’aille avec le sourire
Vous aimeriez que je chante
A l’unisson de mes moineaux terrifiés
En désaccord avec ce temps de camps étendus
A l’échelle d’une planète
Je n’ai que poésie comme arme
Qu’un cœur pour signer encore
Deux yeux pour pleurer chaque jour passé
Et son cortège de petits cercueils
Flottant parmi les bouteilles vides
D’un océan sans vie
Manosque, 25 janvier 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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