Etat chronique de poésie 1501

Publié le 26 mars 2012 par Xavierlaine081

1501

Je vous vois dialoguer

Sur l’échine de mes mots

Sans rien comprendre de ce flot

*

Il y eut un simple déplacement

Ce qui était au dehors fut apposé au-dedans

Plus besoin de clôtures

Ni de miradors

La surveillance de nos pensées

Se fait désormais

Dans un autocontrôle permanent

Nous ne sommes plus que robots

Pilotés d’infâmes claviers

Où des souris de plastique

Règlent le sort du monde

*

Il suffit d’un clic désormais

Pour tuer des milliers d’enfants

Accumuler les dividendes

Germés de leurs dépouilles fumantes

*

Et vous voudriez que j’aille avec le sourire

Vous aimeriez que je chante

A l’unisson de mes moineaux terrifiés

En désaccord avec ce temps de camps étendus

A l’échelle d’une planète

Je n’ai que poésie comme arme

Qu’un cœur pour signer encore

Deux yeux pour pleurer chaque jour passé

Et son cortège de petits cercueils

Flottant parmi les bouteilles vides

D’un océan sans vie

Manosque, 25 janvier 2012

© Xavier Lainé, février 2012

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