Non…Voilà un mot simple que bien des fois, on s’oblige à renier dans la plupart de nos entreprises. La culture du “oui” s’incruste tellement qu’elle empoisonne les relations, défait les compétences et relative la compétitivité. Dans un univers où les relations de travail prennent la direction des chefferies traditionnelles, le seul sursaut qui vaille est celui de faire vivre aussi bien le “non” que le “oui”, chacun à sa place.
On dit très peu “non” et cela est dommage. C’est vrai que dans le culte du “oui”, il y’a avant tout le culte du ” moi”. Les gens disent “oui” à tout parce qu’ils veulent garder une certaine image auprès de ceux à qui ils pensent que dire “oui” représente quelque chose. Je me souviens d’un patron qui avait toujours des petits amusements qu’il proposait à son équipe. Il s’était habitué à se voir répondre “oui”. Interrogation faite, il s’avère que plusieurs personnes qui lui répondaient “oui” n’étaient pas toujours d’accord pour s’engager avec lui dans ses amusements, mais ils disaient avoir peur…
La peur ne me semble pas une véritable raison. Il y’a plus profond que cela.
Les gens disent “oui” pour plaire. Ils disent “oui” pour être acceptés. Ils disent “oui” pour faire partie du groupe. Ils disent “oui” pour faire partie de l’ensemble”. Ils disent “oui” pour exister. Dire “non”, c’est comme isoler de la chaleur soi-même.
Mais cet état d’esprit est révélateur d’un grand handicap. Parce que finalement, les gens disent “oui” pour que ce soit les autres qui valide quelque chose chez eux…pour que les autres donnent un jugement chez eux…les gens disent “oui” pour que leur moi, soit projeté par d’autres. Les gens disent “oui”, parce qu’ils n’arrivent pas à se porter eux-mêmes.
Ne pas être obligé de dire “oui”, c’est ne pas avoir besoin de dépendre de la réaction des autres. Mais combien sont dépendants au delà de leur travail, à d’autres personnes. A un patron à qui il faut que JE plaise….à un groupe à qui il faut que JE plaise…Bref, combien ne sont pas dépendant à ce qu’il faille qu’ils se plaisent d’abord à eux-mêmes.
A ce moment alors, le “oui” n’est plus le lieu de l’interaction avec l’autre, l’autre étant envisagé comme le miroir en face duquel j’aimerais avoir un refler positif…Le “oui” devient l’expression de moi et donc, il donne une place au “non”.
C’est vrai que le “non” semble être le terrain de l’insécurité. Mais ayez confiance en vous. Si vous avez de la valeur, vous n’êtes pas en insécurité. Vous serez étonné de voir que vous avez été dépendant de personnes qui ont plus intérêt à vous voir rester que vous à partir. Ne soyez pas liés au “oui”. Soyez liés à votre professionnalisme. Et le “oui” sera comme le “non”…des expressions qui dépendent de la réalité et de votre ancrage dans celle-ci…et non pas du regard et de l’avis des autres.