L’humain se fait rare …
J’évite de rêver… Ma religion : c’est l’Economie, le rationalisme des chiffres et de la performance.
Le monde est un ensemble de marchandises et de produits ( financiers … ). Quand je parle : j’informe ! Je mesure, je compare … J’ai des objectifs. Je technocratise, j’objectivise … !
Nous pensons nous débarrasser des mythes et de l’idéologie. Nous nous méfions quand la pensée semble être du côté de « La Parole », et préférons les chiffres. D’un côté une expérience, de l’autre une « tendance », d’un côté « un je », de l’autre un sondage.
Il n’y a pas de « pensée », sans « parole ».
Il n’y a pas d’avenir possible, sans la voix du rêve et de l’idéal…
Il faut libérer la parole pour libérer la pensée.
« Face à cette déshumanisation et à cette “réification de l’homme”, Roland Gori nous rappelle que, s’il est bon de s’indigner, “la dignité humaine provient de la pensée, de la capacité de penser”, et que celle-ci est subordonnée à la parole “sans laquelle il n’y a pas davantage de singularité que de démocratie” : “penser, c’est transgresser les frontières de l’évidence, et ne pas s’attarder à l’ornière des résultats”. Roland Gori fait tout d’abord le constat que “le cours de la parole a inexorablement chuté”, au profit de sa composante la plus technique : l’information, une langue qui “prétend faire fi de la dimension fabulatrice”. »