- broché | Robert Laffont | janvier 2012
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Son père, Raymond Bonheur, est peintre, et l'a encouragée et soutenue dans sa voie alors qu'elle était encore enfant. Sa mère, de père inconnu, est adoptée par un riche commerçant bordelais, Jean-Baptiste Dublan de Lahet. Rosa Bonheur se plaira à imaginer que le mystère de ses origines cache quelque secret d'état, qu'elle est de sang royal, mais on sait à présent que son protecteur, Dublan de Lahet, était en fait son véritable grand-père.
Elle passe plusieurs années à la campagne, au Château Grimont (Quinsac) où elle a la réputation d'être un garçon manqué («J'étais le plus garçon de tous»), réputation qui la suivra toute sa vie et qu'elle ne cherchera pas à faire mentir, portant les cheveux courts et fumant des havanes.
Homosexuelle, elle a vécu deux passions. L'une pour Nathalie Micas, rencontrée en 1837 (Rosa avait 14 ans et Nathalie 12), qui deviendra peintre comme elle et dont elle ne sera séparée qu'en 1889, lorsqu'elle décèdera ; l'autre (après le décès de Nathalie Micas) pour une américaine, Anna Klumpke, également peintre, avec qui elle vivra dix ans, jusqu'à sa mort, et qui sera sa légataire universelle.
Paradoxalement, la vie excentrique que menait Rosa Bonheur n'a pas fait scandale à une époque pourtant très soucieuse de conventions.
Elle expose pour la première fois au Salon en 1843. Elle obtient une médaille de 3e classe au salon de 1845 et une médaille d'or au salon de 1848. L'année suivante, elle y expose le Labourage nivernais (Musée d'Orsay), commande de l'état. Avec le Marché aux chevaux (MET, New York), présenté au salon de 1853, elle connaît une gloire internationale qui lui vaudra d'effectuer des voyages au cours desquels elle sera présentée à des personnalités telles que la reine Victoria. Elle rencontrera aussi l'impératrice Eugénie, ou encore le Colonel Cody (Buffalo Bill), qui lui offre une authentique panoplie de sioux.
Première femme artiste à avoir été décorée dans l'ordre de la Légion d'honneur en 1865 - elle reçoit cette distinction des mains de l'Impératrice elle-même - elle est promue officier en cet ordre en avril (1894).
Pour l'anecdote, Rosa Bonheur dut réclamer aux autorités policières l'autorisation de s'habiller en homme - ou plus précisément, de porter des pantalons - pour fréquenter les foires aux bestiaux (autorisation de travestissement, renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris).
On peut aujourd'hui visiter l'Atelier de Rosa Bonheur dans le Musée-Château de By, à Thomery.
CITATIONS
- « Quel ennui d'être limité dans ses gestes quand on est une fille ! » — à propos du port du pantalon
- « J'ai une passion véritable pour cette race infortunée, appelée à disparaître devant les Blancs usurpateurs » — à propos des indiens d'Amérique.