Le Parlement européen recommande pour sa part à ses pays membres de la considérer comme une maladie
Louis-Gilles Francoeur Actualités sur l'environnement Selon le Dr Michel Plante, conseiller médical d'Hydro-Québec depuis des années, les personnes qui se disent hypersensibles aux champs électromagnétiques ont un problème que la science ne reconnaît pas.Au moment où le Dr Plante affirmait devant la Régie de l'énergie que «les études qu'on a devant nous montrent que ce n'est pas les champs magnétiques qui sont impliqués là-dedans», le Parlement européen recommandait toutefois aux 25 pays membres dans une déclaration officielle d'«inclure la sensibilité chimique multiple et l'hypersensibilité dans leurs propres classifications statistiques des maladies et dans leurs listes des maladies professionnelles». Le Parlement européen proposait aussi à l'Organisation mondiale de la santé d'inclure cette maladie dans la liste CIM-11 qu'elle établira prochainement.
De plus, le Parlement européen a demandé «instamment» aux 25 pays «d'appliquer strictement le principe de précaution» à ces deux maladies «en prenant des mesures sanitaires et environnementales efficaces afin de protéger immédiatement les patients affectés, dont le nombre augmente de façon exponentielle»
.source ledevoir.com
À la Régie de l'énergie, interrogé sur la pertinence d'appliquer dans ce cas-ci la Loi sur le développement durable du Québec et son article sur le principe de précaution, le médecin-conseil n'y a vu aucune raison impérative de le faire, puisque la loi cible des cas sérieux.
Le Dr Plante avait affirmé plus tôt qu'on applique des mesures préventives «quand on a des preuves raisonnables qu'il peut y avoir un problème». Dans ce cas-ci, si Hydro-Québec le faisait, «on créerait plus de peurs».
Il a insisté sur le fait que la plupart des normes européennes actuelles sont très semblables à celles en vigueur au Canada. Par rapport à ces normes, les émissions des compteurs-émetteurs qu'Hydro-Québec demande l'autorisation d'acheter et d'installer dans 3,8 millions de résidences sont, dit-il, environ 100 000 fois plus basses. Il admet toutefois que cette norme est une moyenne d'exposition pendant six minutes et que dans ces six minutes, il peut y avoir des émissions ponctuelles qui dépassent de beaucoup les 50 microwatts par mètres carrés de la norme.
***
Une option ni rejetée, ni recherchée
Hydro-Québec a déclaré hier devant la Régie de l'énergie qu'elle n'avait jamais rejeté l'option de mise en dormance du modem-émetteur qui équipera ses compteurs intelligents. Vrai, a répliqué le directeur général de Varitron, Martial Vincent, mais c'est parce que cette option n'était pas demandée dans son appel d'offres, Hydro n'étant visiblement pas intéressée par une solution de ce genre. Par contre, en rejetant la soumission de Varitron, a expliqué M. Vincent, Hydro-Québec a écarté un compteur-émetteur qui a la particularité de pouvoir être activé ou mis en dormance à distance la majorité du temps, ce qui dispenserait Hydro de les relever visuellement et de facturer cette démarche.
***
Les bénéfices d'Accenture
La firme Accenture, qui «accompagne» le projet de compteurs intelligents d'Hydro-Québec, a reconnu hier avoir une relation d'affaires avec au moins un fournisseur de services d'Hydro-Québec lié à ce projet, qu'elle refuse d'identifier, a admis le responsable de cette firme internationale, Bruno Lafeytaud. Ce dernier a reconnu avoir fourni à Hydro-Québec ses connaissances du marché, que plusieurs procureurs de différents groupes s'acharnent à miner depuis deux jours.
L'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) et Stratégies énergétiques (SE) ont durement critiqué cette entreprise en signalant que son rapport d'évaluation contient une mise en garde qui aurait dû «susciter de la prudence» chez Hydro, écrivent-ils. Accenture y précise qu'elle est «habilitée à revendre divers produits et services et/ou à recevoir divers bénéfices ou compensations de ces fournisseurs, que ce soit sous la forme de frais ou autrement». Hydro aurait reconnu que ces «alliances peuvent être bénéfiques à Accenture», mais s'en accommode.
Ce qui n'a pas été le cas du gouvernement des États-Unis qui a poursuivi Accenture en 2007 sous une cinquantaine de chefs d'accusation, lui reprochant d'avoir conseillé à des ministères et organismes publics des systèmes ou équipements de sociétés commerciales qui la récompensaient par en arrière en argent, en actions, en réductions, etc. Accenture a réglé cette poursuite à l'amiable pour 63 millions sans reconnaître de culpabilité.