M6 le pousse au vice ??? Vendredi Psy

Et Mélissa elle en a pensé quoi ? !

Vous avez vu le dernier reportage de Zone Interdite samedi soir ?
Un documentaire poignant, choc et anti tabou sur les mères déprimées : un sujet dont on entend beaucoup parler depuis l'année dernière et qui commence à prendre de l'ampleur dans les médias.
Quel est le ressenti de notre psy vis à vis de ces images et de ces histoires un peu trop vicieuses à mon goût ?
Voici son analyse :
" Nous avons toutes été surprises par le dernier zone interdit de M6 sur les dessous de la maternité.
En tant que psychologue j'ai été très étonnée et satisfaite qu'une grande émission d'audience puisse enfin traiter ce sujet sensible et tabou.
Je ne me trompe pas en disant que nous avons toutes, nous les mères, eu des moments de profonde fatigue, épuisement et agacement envers notre enfant, et que nous ne devons pas culpabiliser pour cela, c'est normal, nous ne pouvons pas être parfaite. Nous ne devons pas avoir peur de notre propre violence, car la cacher et en avoir honte est une manière de la faire monter et exploser.
Il est bon de pouvoir verbaliser sa violence et en parler à quelqu'un: à une amie qui a aussi des enfants, par exemple.
J'ai très souvent entendu des "je vais le jeter par la fenêtre", "j'ai commencé à le secouer", "j'ai pensé à lui mettre la tête sous l'eau pour qu'il arrête de crier" c'est normal d'avoir ces pensées, nous sommes humaines et la violence fait partie de nous, mais ce n'est pas pour cela que nous passons à l'acte ou que cela dégénère.
Souvent, les choses s'arrêtent net par un bon cri de la part de la maman ou une petite claque ou une mise au piquet de l'enfant. Attention, je ne dis pas que ces pratiques sont utiles mais qu'elles font parties d'une logique psychique. C'est certain qu'il est préférable de ne pas passer à l'acte et dans ces cas là il vaut mieux laisser l'enfant avec une autre personne ou le laisser seul dans son lit avec des jouets, le temps de reprendre ses esprits et de se calmer.
Régler des conflits dans l'excitation est le meilleur moyen de ne pas les arranger. 
C'est en cela que le sujet était choc car nous avons pu être confronté aux résultats de ces "craquages" quand la mère n'a pas pu s'arrêter dans "sa crise" et nous sommes toutes restées perplexes face à un enfant devenu handicapé après avoir été battu par sa mère. L'horreur de cette histoire est toute cette violence que continue d'exercer la famille du père, qui dans une réaction normale, ne veut plus entendre parler de cette mère qui a eu un geste affreux aux terribles conséquences. Elle a détruit la vie de toute une famille et sa propre vie. La belle-mère ne cache pas avoir expliqué au frère aîné de 5 ans que sa maman était dans un endroit pour les méchantes mamans. Expliquer à l'enfant est très bien mais porter un jugement violent sur sa mère comme faire partie des "mères méchantes" est encore une violence de plus exercée sur ces enfants. Elle aurait dû juste lui expliquer les choses telles qu'elles sont sans jugement, que sa maman avait frappé son frère et lui avait fait mal et que c'est interdit par la loi de faire cela et que maman est en prison. C'est très dur de pouvoir réagir normalement dans cette situation car quand on voit cet enfant sans  défense avec toutes les souffrances qu'il porte aujourd'hui, on a envie de fondre en larmes. 

Aussi, l'autre sujet qui m'a touché, est celui de cette mère ancienne anorexique qui se voit enlever la garde de sa fille malgrès qu'elle ait quitté son conjoint violent et arrêté de boire. J'ai pu sentir sa fragilité, et même si elle n'est pas une mère parfaite, ou acceptable socialement (travail et logement indépendant), elle avait fait beaucoup pour récupérer sa fille. La décision du juge m'a choqué car j'ai pu déjà deviner que dans cette interdiction, la jeune fille y trouverait une faille pour sombrer dans la dépression. Les juges devraient être accompagnés par des psychologues et ce n'est pas le cas.
Je pense que tout le monde a besoin d'une seconde chance et cette jeune fille la nécessitait maintenant. Il vaut mieux une mère imparfaite, que pas de mère du tout, c'est tellement dur de voir un bébé grandir loin de sa mère, si celle-ci n'est pas maltraitante, nous devons lui laisser une chance même si elle ne remplit pas les normes sociales.
Pour finir, le sujet sur la mère qui a tué ses trois enfants, n'est pas si dérangeant, il est intéressant mais loin de l'idée de la dépression maternelle face à ses enfants.
Cette femme souffrait psychiquement et elle aimait tant ses enfants qu'elle a voulut les emmener avec elle dans sa mort mais son suicide a échoué.
Donc, nous pouvons nous poser la question si c'est la vérité ou si dans cet échec elle a juste caché une envie de supprimer ses enfants ou si elle reflète juste une psychose qui avec trois accouchements s'est aggravée et a altérée sa raison au fil des années.