Des Pharaons à Paris

Publié le 30 mars 2012 par Aniouchka
Si je vous dis "pharaon", à qui pensez-vous ? A Ramsès, en premier. Puis à Toutankhamon, Akénathon, Cléopâtre, voir même Khéops ou Hatsheptsout. Vous pensez à tous ces souverains (et souveraines) qui ont fait la gloire de l'Egypte ancienne et dont vous aimez écouter les histoires.
En y regardant de près, vous entendez souvent parler des mêmes pharaons et des mêmes dynasties dans les documentaires sur l'Egypte. Où l'on évoque cette période prospère à laquelle l'Egypte était riche, belliqueuse et à la pointe de la technologie, des sciences et des arts. Vous savez peut-être aussi que les Grecs, puis les Romains, ont succédé à l'Empire égyptien. Mais savez-vous ce qui s'est passé entre les deux ? 
Depuis quelques jours, le Musée Jacquemart-André, à Paris, consacre une très belle exposition à cette époque sombre, longue d'un millénaire, pendant lequel l'Egypte a lentement décliné. Un millénaire, qui débute à la fin de la dynastie des Ramsès (1069 avant JC) et s'achève à la conquête romaine (30 avant JC), où guerres et invasions vont se succéder et instaurer des troubles politiques et militaires. Alors que cette période est souvent présentée comme la mort lente de la culture égyptienne antique, Le Crépuscule des Pharaons s'efforce de démontrer qu'elle est, au contraire, synonyme de renouveau pour l'art égyptien, entre réaffirmation de l'identité pharaonique et innovation artistique. 

Statue de Bastet sous forme de chatte
XXVIe dynastie probablement, "Bronze", 42 cm (H)
Londres, British Museum
© The Trustees of the British Museum


Au gré des salles, vous découvrez des objets plus somptueux les uns que les autres, qui font tous référence à la tradition de l'art pharaonique, et comportent les éléments d'une formidable innovation artistique. Le parcours de l'exposition est thématique, et se propose d'aborder l'art de l'époque dans la statuaire, le portrait sculpté, l'art funéraire et la représentation des rois et des dieux. Les objets sont tous d'une grande beauté, et l'on est souvent surpris du degré de détails que présentent les pièces, comme les statues des dieux (parfois de quelques cm de haut seulement !), les ouchebtis (statuettes funéraires) ou encore les bustes sculptés. On en prend plein les yeux pendant toute la durée du parcours. A ce titre, il ne faut absolument pas manquer la Tête verte de Berlin, buste en pierre qui représente un homme âgé de manière très réaliste en marquant les rides et les plis de la peau. 
D'une manière générale, l'exposition est très agréable à visiter, même si l'on peut regretter que les salles soient un peu petites, ce qui facilite l'attroupement autour des oeuvres et rend la lecture des cartels et des textes des salles difficile dès qu'il y a un peu de monde. Néanmoins, la compréhension est facile. Un film très didactique présentant une oeuvre emblématique de chaque dynastie est présenté au début de l'exposition, et peut être revisionné une fois la visite terminée.
Un très bon moment, donc, pour l'amatrice d'Egypte ancienne que je suis. Pour tous les amoureux de l'Egypte et les amateurs d'art, il s'agit là d'une exposition à ne manquer sous aucun prétexte.
Le Crépuscule des Pharaons. Chefs-d'oeuvre des dernières dynasties égyptiennes, au Musée Jacquemart-André (Paris), du 23 mars au 23 juillet 2012.www.crepusculedespharaons.com