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Bienvenue chez les Cht'is

Publié le 13 mars 2008 par Bernard Girard
Arthur Goldhammer demande à ceux de ses lecteurs qui ont vu Bienvenue chez les Cht'is de donner leur avis. Comme j'ai vu ce film, je vais essayer de le faire ici. Je dirai, avant toute chose que c'est plutôt une bonne surprise. Presque toujours amusant, ce petit film échappe aux deux défauts majeurs de l'humour à la française : la vulgarité et les sempiternelles allusions sexuelles. Certaines scènes sont très drôles, comme les leçons de cht'imi ou le déjeuner à la baraque à frites, d'autres moins (les épisodes avec les gendarmes sur l'autoroute assez convenus ou la tournée trop arrosée du facteur et de son chef que j'ai trouvée un peu longuette), mais on ne s'ennuie à aucun moment.
Autre qualité : ce film nous parle de petites gens, un chef de bureau de post, des facteurs… que le réalisateur ne méprise jamais et nous présente toujours sous un regard aimable et sympathique. Ce qui n'est pas si courant dans un cinéma français qui connaît surtout les bourgeois des centre-ville.
Je ne suis pas sûr que cela aurait suffi à faire son succès. Celui-ci tient sans doute à ce qu'il mêle astucieusement un cliché (les gens du nord sont accueillants quand ceux du midi sont distants) et une réalité sociologique que nous connaissons tous (les salariés rejettent les mutations dans le nord), à ce qu'il montre un véritable amour de sa région (la ville filmée est belle et donne envie de visiter le Nord) et une réelle finesse psychologique. Autant le personnage que joue Danny Boon parait un peu léger et banal (le fils que sa mère écrase, l'amoureux transi) autant celui de Kad Mérad a une certaine vérité : le cadre qui aime sa femme mais ne peut plus vivre avec elle tant elle passe son temps à mieux savoir que lui ce qu'il pense et ce qu'il lui faut, situation courante qui justifie le scénario (il lui ment sur la réalité de sa vie dans le nord pour ne pas démentir ce qu'elle sait mieux que lui de ce qu'il vit), mais que le cinéma montre rarement et qui donne une réelle épaisseur au personnage.
Un marketing astucieux, régionaliste a fait le reste. Comme l'indiquait dans Le Monde Serge Siritzky, le patron d'Ecran Total, un journal professionnel, ce film peut sans doute rejoindre et dépasser la Grande Vadrouille. Deviendra-t-il un film culte comme les Visiteurs de Jean-Marie Poiré (qui révélait une veine comique autrement grinçante), je n'en suis pas certain.

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LES COMMENTAIRES (1)

Par marie
posté le 10 avril à 12:37
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J'ai été voir le film, je suis un peu mouton sur les bords et je crois qu'il va me falloir une année pour me remettre d'un tel navé,comme quoi le nombre de personnes qui l'ont vu ne veut rien dire............

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