Alors que Mohamed Merah, après moult entourloupes a été enterré au cimetière de Cornebarrieu près de Toulouse dans le carré musulman, voici venu le temps des interrogations. Dans cette affaire, le trop de zones d’ombre interpelle chacun d’entre nous. L’envie de vérité et la démocratie vont de pair. Or, le mutisme actuel des autorités est un indicateur sérieux de la faiblesse de notre démocratie. Une fuite en avant du Gouvernement, hier, vient affirmer encore plus les assertions selon lesquelles la France, donneuse de leçons à travers le monde est loin, mais très loin d’être une vraie démocratie.
Les ministres de la Défense et de l’Intérieur, respectivement, Gérard Longuet et Claude Guéant, toute honte bue, ont annoncé hier qu’ils refusaient l’audition des chefs des services du renseignement demandée par la majorité PS du Sénat après la folie meurtrière attribuée au jeune Mohamed Merah. Bien sûr, toujours présumé innocent. Qui connaîtra la vérité sur ce dossier ? Ceci révèle sans doute, le fiasco retentissant de cette affaire Merah. Quand on a rien à cacher, on se livre, on accepte de répondre à des questions, sans se défiler.
La commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois souhaitait donc entendre le 3 avril prochain, Érard Corbin de Mangoux, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), l’homme qui aurait favorisé l’entrée de Mohamed Merah en…Israël, ainsi que l’ami d’enfance de Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur (DCRI), le lendemain. Réaction vive et tirée par les cheveux du Gouvernement dans un communiqué: « Les fonctionnaires concernés n’ont pas de responsabilité en matière d’évaluation des lois, et sont par ailleurs, en cette période préélectorale, tenus à un strict devoir de réserve ».
Nul n’ignore que la DCRI avait été la cible de critiques sur la surveillance à laquelle était soumise Mohamed Merah, ainsi que sur ses relations troubles avec le jeune toulousain. Mais, plusieurs autres auditions sont néanmoins prévues. Il s’agit notamment de celles de Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale et de Ange Mancini, coordonnateur national du renseignement, le 10 avril). Pour clôturer le tout, le ministre de la Justice Michel Mercier, sera au Sénat le 11 avril.
Bien sûr, ces auditions comptent pour du beurre, d’où mon expression de “dictature passive”. Qu’est-ce à dire ? Simplement qu’on ne peut pas vous faire disparaître du jour au lendemain, par exemple, comme dans certaines dictatures. Mais, ici, on vous fait miroiter le paradis or, il n’existe pas. Comme le disait l’autre, la démocratie c’est” cause toujours”. Personne ne vous entend ou ne vous écoute. On peut donc comprendre pourquoi ces gens détestent tant Internet.