Salon du livre et hypocrisie des organisateurs

Publié le 13 mars 2008 par Menye Alain

Je lisais ce matin, le papier de Belinda Cannone dans Libération. En faisant semblant de condamner les exactions israéliennes à Gaza et la poursuite de la colonisation en Cisjordanie, tableau qu'elle brosse rapidement, elle conclue son billet en disant qu'il y a "la volonté d’éradication d’un pays", Israël, avec ce boycott du Salon du livre.
On ne peut traiter un problème en surface, d'où ce que j'ai toujours dénoncé, une indulgence coupable vis à vis d'Israël. En parler devient un exercice d'équilibriste en France. Entre le chantage à l'antisémitisme, à l'antisionisme etc, on en perd presque, son latin. Selon la nouvelle formule consacrée, "ceux qui boycottent ce Salon du livre, ne veulent pas l'existence d'Israël". On est encore une fois, en plein délire. La politique de l'autruche comme savent le faire des gens pris la main dans le pot de confiture, à court d'argument...
"Quand l'irrationnel s'érige en conscience politique" est l'intitulé de son article. Je souhaite poser deux questions:
- Pourquoi inviter un politique, en l'occurrence, Shimon Perez, pour l'inauguration ?
- Pourquoi privilégier la culture hébraïque au détriment de la culture arabe, autre symbole de la littérature israélienne ?
Il est déplorable que la culture soit prise en otage par la conscience politique certes, mais, associer les politiques à la littérature est bien la base du problème. Shimon Perez n'a rien à faire au Salon du livre si, les organisateurs sont sincères dans leur démarche. Or, il s'agit du 60e anniversaire de l'État hébreu. Alors, jouer les vierges effarouchées est de l'hypocrisie et le mépris des autres.
Non, nous ne mangeons plus de ce pain insipide. Personne ne veut la disparition d'Israël mais de ses dirigeants. Nous voulons une nouvelle classe politique en Israël qui entendra les cris des Palestiniens, des Falashas, des Séfarades, les victimes lésées de la Shoah. Haro sur le fascisme dont font preuve les Ashkenazes, principaux dirigeants d'Israël... Leur sang coule par ailleurs dans mes veines. J'en suis fier mais, stop.
La paix maintenant !